Une délégation américaine se trouvait hier en Turquie pour des discussions axées sur la Syrie, notamment l'épineuse question de la ville de Manbij, avant une visite à Washington du ministre turc des Affaires étrangères le 4 juin. Au cours de la visite du secrétaire d'Etat américain à l'époque Rex Tillerson à Ankara en février, les deux pays avaient mis en place des «groupes de travail» pour régler les nombreux différends qui les opposent. L'un d'eux, consacré à la Syrie, s'était réuni une première fois à Washington les 8 et 9 mars.»La deuxième de ces réunions a lieu aujourd'hui (vendredi). Nous accueillons une délégation américaine dans notre pays», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, sans donner plus de détails. La Turquie mène depuis janvier dans le nord-ouest de la Syrie une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par Ankara comme une organisation terroriste, mais soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Cette opération a nettement tendu les relations entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan. La Turquie a de plus menacé à plusieurs reprises d'étendre ses opérations dans le nord de la Syrie vers Minbej, également tenue par les YPG mais où sont stationnés des militaires américains et français. Ses appels à un retrait des troupes américaines sont restés vains pour le moment. Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi que la Turquie allait lancer de nouvelles opérations militaires en Syrie, «jusqu'à ce que nous l'ayons nettoyée de tous les terroristes», une référence aux YPG et à l'EI.