Mokhtar Hasbellaoui Le financement du système sanitaire «ne peut compter, actuellement, uniquement sur le budget de l'Etat...». Le projet de loi sanitaire a donné lieu, hier, lors des débats en plénière au Conseil de la nation à quelques remarques formulées par les sénateurs de la majorité gouvernementale. Plusieurs sénateurs ont soulevé le «flou» qui entour la gratuité des soins,d'autant plus que le texte stipule que «l'établissement public à caractère sanitaire perçoit une participation des usagers modulée en fonction de la nature des prestations dispensées». Dans ce contexte, le ministre a indiqué que le financement du système sanitaire «ne peut compter, actuellement, uniquement sur le budget de l'Etat, (...), car la satisfaction des besoins sanitaires nécessite de trouver d'autres mécanismes adaptés visant la diversification des sources de financement sans toucher à la gratuité des soins, (...), a-t-il noté. Il a rappelé aussi les dispositions prévues dans le nouveau projet de loi en matière de maitrise de dépenses telles que «la mise en place des mécanismes de conventionnement entre les établissements publics de santé et les différents organes de financement (Cnas, mutuelles...). «La non-interdiction d'un article interdisant l'activité complémentaire des médecins, l'apport insignifiant du secteur privé au Plan national de lutte contre le cancer, la gratuité des soins, la mauvaise gestion du secteur, gel des projet de réalisation des CHU et des hôpitaux», sont des points récurrents dans les interventions des sénateurs. L'autre préoccupation soulevée par les membres du Conseil de la nation est relative à l'impasse à laquelle sont parvenus les pourparlers entre les médecins résidents et la tutelle. A travers un communiqué signé par ses quatre membres au Conseil de la nation, le FFS a sévèrement critiqué le projet de loi sur la santé, en débat depuis hier par cette institution. Le projet de loi sur la santé(...), déjà adopté déjà par l'APN, constitue «une trahison contre le principe de l'Etat social». Ce parti demande le «retrait immédiat» du projet de loi sanitaire, qu'il qualifie «d'antisocial, antinational, consacrant le recul des acquis des Algériens, et remet en cause la gratuité des soins». «La loi sanitaire, comporte une orientation dangereuse du système sanitaire national et porte atteinte à un droit fondamental consacré par l'article 66 de la constitution relatif au droit à la santé et la protection sanitaire garantie par l'Etat pour chaque citoyen, peut-on lire également. «Malgré les dispositions de ses article 12 et 13, ledit projet sanitaire est anticonstitutionnel et consacre le recul des acquis et la remise en cause de la gratuité des soins», est-il appuyé. «Ce projet instaure l'abandon progressif de la pise en charge de la santé publique et de son financement par l' Etat, le financement du système national de santé étant confié à la sécurité sociale déficitaire...», est-il noté. «La présentation de ce projet intervient au cinquième mois de grève des médecins résidents, dont la responsabilité du pourrissement de la situation dans le secteur incombe entièrement au gouvernement», est-il rappelé. Le FFS appelle à l'ouverture d'un débat national avec la participation de tous les acteurs sociaux et politiques, des expert et des spécialistes pour parvenir à un projet consensuel autour d'un système sanitaire...», est-il ajouté. Ce projet profite aux riches, aux personnes influentes au détriment du simple citoyen qui peine à décrocher un rendez-vous pour un examen médical dans un établissement public et se dirige contraint vers le secteur privé, est-il également déploré. Le ministre a rappelé que le projet de loi prévoit l'introduction d'un système national d'information sanitaire et un observatoire national chargé de la définition des priorités du secteur. Sur un autre plan, il a affirmé que «l'Etat oeuvre à réunir tous les moyens matériels, humains et techniques pour effectuer le service civil dans les meilleures conditions».