Cet ouvrage a été tout récemment édité (cet été) chez Marsa. Actuellement en vente en France et en Algérie. Tout au long de ce recueil (sept nouvelles au total), Rénia Aouadène, qui en est l'auteure, n'a fait que narrer de vraies histoires glanées ça et là et raconter avec force et surtout beaucoup de poésie et de peinture mais sans violence. «L'histoire est réelle. Il n'y a aucun doute. Seuls les noms et les lieux ont changé par mesure de prudence envers les personnes concernées directement et leurs familles», nous confie-t-elle, d'autant que la majorité de l'histoire s'était déroulée dans son village et ses environs. Au fil des pages, on ne voit déferler que la misère, l'abandon, l'injustice faite aux et même jusqu'au meurtre ou le suicide par contrainte sociale et familiale puisqu'on a déshonoré les siens. C'est d'ailleurs le cas de la jeune Taous. «Mais qui donc avait angoissé et déshonoré Taous?», ne cessait de s'interroger la mère sans pour autant obtenir la moindre réponse. «Depuis, la rumeur ne s'est pas tue. On disait que Taous avait été «suicidée» par son père». Devant la fatalité, «la seule phrase que l'on répétait, écrit l'auteur, était elmektoub, c'est son destin». Par ailleurs, l'auteure qui est d'une formation universitaire, ne se contente pas de raconter, plutôt il s'interroge, dénonce tout en dressant des tableaux peu reluisants de la société, de la pensée dominante. En refusant de se résigner et d'accepter le cours des choses comme une fatalité, elle dit: «Cette Algérie-là n'avait pour moi que le visage de l'archaïsme, car elle tuait, elle assassinait, elle continuait d'assassiner les petites filles». L'écrivaine qui est aussi poète, compte éditer incessamment un recueil de poèmes qui est fin prêt, dont le titre Amertumes, est des plus évocateurs. Les thèmes sont divers, outre ceux traités traditionnellement par la poésie à l'instar de l'amour, de la séparation, de la misère, de la trahison.. L'on notera surtout des poèmes traitant de l'histoire des villes millénaires à l'exemple d'Al Andalous, Béjaïa dans lesquelles l'on décèle l'empreinte et l'influence de la formation de l'auteure qui est une spécialiste de la civilisation hispano-américaine. En voici un extrait: ...Al Andalous, ma terre / qu'un chrétien infidèle / a voulu à jamais / de l'histoire effacer. Pour toute conclusion, on citera quelques éléments de la biographie de l'écrivaine. Rénia Aouadène est née à Marseille, de parents algériens. Assistante de français à Cordoue et à Grenade, puis militante associative et formatrice, elle enseigne aujourd'hui dans un lycée professionnel des quartiers nord de Marseille.