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LE TEMPS DE LIRE «LES AMANTS DE SHAHRAZADE» DE SALIMA GHEZALI
Publié dans L'Expression le 09 - 10 - 2002

Les contes des Mille et Une nuits n'avaient pas parlé d'elle. Et pour cause !
Ce n'est pas, non plus un personnage sorti tout droit des belles légendes de «la vaine Babylone». Ici, l'héroïne est algérienne face au «temps des douleurs froides, inhumaines, des violences superflues et des cris inutiles. Et si, en ces instants de révolte primordiale, l'homme invoque Dieu ou le défie, ce n'est pas pour le rituel de la bigoterie ordinaire ou celui des athéismes conformistes. C'est pour accepter de mourir deux fois, la première aux idées et la deuxième aux actes.» Une force inouïe habite la pensée de cette mère qui avait prénommé son fils Athir, «un mot qui, dans la langue de ses aïeux, voulait signifier une vibration du son ou de la lumière dans l'air, une onde.» Mais de quel secours seraient-ils vraiment ses aïeux? Elle - Shahrazade - ouvre un livre. Le rêve et la douleur commencent avec une imagination douce qui ramène la jeune et belle femme à se glisser nue dans les flots de l'Euphrate. Elle va rencontrer «Salah à la sombre beauté». Et nous voilà transportés dans la fiction pleine de poésie et d'amertume du roman Les Amants de Shahrazade (*) de Salima Ghezali, une journaliste bien connue.
Cet amour, entre Salah et Shahrazade, n'est pas simple. De plus, ce n'est qu'un prétexte pour jeter la terrible réalité «Nos enfants meurent et tuent dans la fureur et la haine» à la face de ceux qui comme Salah sont atteints d'une cécité doublée de forfanterie. La séduction de l'homme ne suffit pas, si elle n'est qu'une pâle copie d'un passé glorieux, d'un «nassab» décadent ou d'une fortune qui offense le coeur. Shahrazade veut être séduite par ce que Salah possède en propre. Shahrazade n'est pas cruelle, non pas. Elle cherche l'amant «qui porterait ave c elle, le poids du jour qui se déchirait sur les malheurs des humbles.» Et le drame est là, et l'on se remet désormais à Dieu, et si possible avec toute l'énergie d'une conviction souveraine. Devant le malheur, et quand une fillette tente de sauver son frère endormi «dans ses maigres bras», et tandis que sa mère se débat pour se défaire des hommes qui ont fini aussi par l'achever, quelles paroles prophylactiques, pourrait murmurer une petite fille dans le désespoir absolu, sinon celles qu'elle garde encore dans sa mémoire: «Pourvu que Dieu existe, ô mon Dieu, existe, je t'en prie! Existe et fais que mon frère ne se réveille pas.» Puis, tout le récit se développe par symboles, par non-dits, et se déroule par saccades: une avancée et une pause, une avancée et une pause...
Dans Les Amants de Shahrazade de Salima Ghezali la femme algérienne se raconte et raconte le pays meurtri par la guerre coloniale, puis par l'inconséquence des pouvoirs depuis l'indépendance, puis par l'obscurantisme et la furie - poussée à son paroxysme - des hommes dont l'ampleur de la violence n'a d'égal que leur total fanatisme. Et puis, de nouveau, l'espoir pointe. Il naît avec les jumeaux - un garçon prénommé Mohamed Ali et une fille prénommée Fatima - que vient de mettre au monde Rahma, l'épouse d'Athir qui a rejoint l'armée, et la belle-fille de shahrazade. En entendant l'appel lancé par le muezzin pour la prière de l'Aube et le grondement du tonnerre suivi d'un éclair et d'une pluie torrentielle, shahrazade dit tendrement à la jeune maman: «Ecoute le son formidable du tonnerre, il rend les hommes à leur juste mesure. Même l'homme qui appelle à Dieu n'est qu'un homme dont la voix sera recouverte. La seule voix qui subsiste est celle qui règne dans les coeurs.»
A présent un mot d'encouragement à Marsa-Editions, une jeune maison d'édition qui a réédité ce roman. Elle a édité ou réédité quantité d'autres ouvrages d'une centaine d'auteurs algériens dont pour la moitié environ sont des femmes auteurs. Son mérite est grand pour plusieurs raisons : cette maison d'édition existe seulement depuis 1996; elle a édité une centaine de romans, dont plusieurs sont de premiers romans d'auteurs inconnus; elle a publié plusieurs oeuvres d'auteurs connus dont elle a racheté les droits d'édition; elle a investi aussi dans la traduction, du français vers l'arabe et inversement, d'un grand nombre de romans, - ce qui est fort remarquable lorsqu'on songe au bien ainsi rendu aujourd'hui aux auteurs écrivant seulement dans l'une ou dans l'autre langue et aux lecteurs, spécialement algériens. En outre, Marsa-Editions publie régulièrement une collection intitulée Algérie, Littérature / Action qui en est à son cinquantième numéro, du théâtre (nouvelles pièces sur «les préoccupations et les espoirs actuels»), de la poésie (en recueils ou en extraits), des essais dans plusieurs domaines. Toute cette production, assure-t-on, est commercialisée en Algérie, en France et en Allemagne.
Notons enfin, que Marsa-Editions, pour rester fidèle à son objectif éditorial premier, n'a pas été tentée de publier des ouvrages dits «commerciaux», par exemple, livres de cuisine, du parascolaire, etc. et qui, évidemment, eux aussi ont leur utilité dans notre société.


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