Nina Bouraoui, écrivaine française de père algérien et de mère bretonne, a obtenu jeudi le prix Renaudot 2005, l'un des grands prix littéraires en France, pour son roman Mes mauvaises pensées, paru chez Stock. Mes mauvaises pensées raconte l'enfance algérienne de l'auteure et les aléas de sa vie amoureuse sous forme de confession dans un cabinet de psychanalyste. “C'est une longue déclaration d'amour, de 300 pages, à la vie, à l'Algérie, à la France, à l'écriture. C'est un livre très humain sur les séparations, les rencontres, et surtout, c'est un long travail littéraire, et ça j'y tiens beaucoup”, explique l'auteure, âgée de 38 ans. Ce roman “est une histoire rapportée, celle de ma famille, de mes deux pays. Je n'ai jamais quitté l'Algérie, on m'a enlevée à l'Algérie ; je n'ai jamais fait mes adieux, j'ai appris à devenir en France et je crois que je suis née deux fois”, ajoute Nina Bouraoui. Ce livre, dit-elle, “est aussi mon retour vers le pays où j'ai laissé quelque chose qui n'a jamais cessé de grandir dans mon dos...”. Mes mauvaises pensées a été choisi par le jury par six voix contre cinq à Alain Mabanckou pour Verre cassé (Le Seuil). Née en 1967 à Rennes (ouest de la France) d'un père breton et d'une mère algérienne, Nina Bouraoui a passé les quatorze premières années de sa vie en Algérie. Outre Mes mauvaises pensées, elle a écrit huit autres romans dont Poupée Bella, Le bal des murènes, La voyeuse interdite, La vie heureuse et Garçon manqué. D'autre part, le plus prestigieux des prix littéraires en France, le Goncourt, a été attribué à l'écrivain français François Weyergans pour son roman Trois jours chez ma mère, face à La possibilité d'une île, le dernier roman de Michel Houellebecq, l'écrivain français le plus traduit à l'étranger. Décerné chaque année depuis 1903 au meilleur ouvrage “d'imagination en prose” paru dans l'année, il assure généralement des centaines de milliers de ventes à son vainqueur. Ce prix, qui ne peut être décerné qu'une seule fois à un écrivain, a été notamment obtenu par Simone de Beauvoir, Marcel Proust et Marguerite Duras.