L'association appelle à revoir certains chapitres de l'accord qui sont en défaveur de l'Algérie. L'entrée en vigueur de l'accord d'association le 1e septembre dernier entre l'Algérie et l'Union européenne inquiète sérieusement les opérateurs économiques et les représentants d'associations des commerçants. «Sommes-nous bien préparés pour l'adhésion à la zone de libre-échange? Les entreprises algériennes seront-elles aussi performantes que les entreprises européennes?», s'est interrogé M.Othmane Atmana, vice-président de l'association de protection de l'activité commerciale qui a animé, hier, une conférence de presse. Pour lui, l'entreprise algérienne, aujourd'hui, «est incapable de supporter la concurrence induite par le démantèlement tarifaire». L'accord prévoit, en effet, la baisse des droits appliqués aux semi-produits et aux équipements industriels et agricoles de 20% du droit de base, puis de 30% l'année suivante, puis de 40%, 60%, 80% pour être enfin éliminés au bout de 7 ans. «Le démantèlement tarifaire doit en principe contribuer à la baisse des prix des produits alimentaires, chose que nous ne voyons pas jusqu'à présent sur le marché. Au contraire, certains produits ont vu leur prix augmenter.» Face à la concurrence étrangère, les PME, qui constituent l'essentiel du tissu industriel algérien, poursuit-il, ne pourront pas rivaliser avec les entreprises européennes qui sont mieux armées et mieux performantes sur tous les plans. «Les PME seront les premières victimes de la signature de l'accord d'association et la plus performante d'entre elles ne réussira pas à tenir 6 mois». L'ensemble des activités productives nationales sera aussi menacé puisque dès l'entrée en vigueur de l'accord, les droits appliqués aux importations des matières premières seront carrément supprimés. C'est ce qui incitera les producteurs nationaux à s'orienter vers l'importation. La mise en oeuvre de l'accord va ainsi engendrer un accroissement des importations en provenance de l'UE «faisant de l'Algérie un immense marché pour les produits européens. Nous ne voulons pas servir de magasin de vente pour les produits européens». Les conséquences négatives de cette situation seront surtout visibles sur le plan de la création d'emplois, a-t-il ajouté. Selon le vice-président de l'Anpac, les concessions accordées aux deux parties semblent avantager beaucoup plus l'Union européenne. Il appelle ainsi les autorités à se pencher sérieusement sur les implications prévisibles de l'application de l'accord d'association avec l'UE, déjà conclu, sur l'économie algérienne et revoir certains chapitres de l'accord qui sont en défaveur de l'Algérie. Sur un autre chapitre, les représentants de l'association de protection de l'activité commerciale annoncent leur soutien au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'association a déjà entamé une campagne de sensibilisation et animera, demain, un meeting à Belcourt.