Une éventuelle révision des clauses de l'accord est possible. Dix mois après l'entrée en vigueur de l'Accord d'association avec l'Union européenne, les opérateurs algériens disent faire face à beaucoup de difficultés, voire des contraintes. Lors d'une journée de réflexion portant sur l'Accord d'association Algérie-UE, les participants ont saisi l'occasion pour soulever leurs problèmes. «L'Accord d'association est en défaveur de l'Algérie», s'accordent à affirmer les opérateurs économiques. Ces derniers pensent que l'Accord ne doit pas se réduire à une simple transaction commerciale qui ouvre davantage le marché algérien à la concurrence. Bien au contraire, il doit contribuer au développement de l'économie nationale et aider les entreprises à devenir compétitives. Selon eux, ledit accord n'encourage guère le développement des exportations algériennes dont certains produits sont admis à l'export que très partiellement. Le président de la Commission nationale de suivi de la mise en oeuvre de l'accord, M.Hadjam, reconnaît ce fait et cite le cas de la pomme de terre. Vu les clauses de l'accord, l'Algérie ne peut exporter plus de 5000 tonnes de pommes de terre malgré un excédent record de production. Ce dernier avoue que l'Accord d'association a été signé dans des conditions exceptionnelles, chose qui n'a pas permis aux négociateurs de l'approfondir dans le détail. Evaluant le processus, le directeur de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). M.Chami a affirmé que «10 opérateurs économiques ont présenté des requêtes au niveau de la Chambre. Il est vrai que dans la mise en application de l'accord, des lacunes ont été relevées, précise-t-il, mais il faudrait du temps pour que les opérateurs s'adaptent à l'environnement.» Ce dernier reste convaincu que les conséquences de l'accord seront positives pour l'économie puisqu'il sera question de l'amélioration du pouvoir d'achat et de la création de postes d'emploi. Le représentant du ministère du Commerce, M.Said Djellab, rassure les opérateurs économiques en annonçant qu'une batterie de mesures a été prise. Pour lui, une éventuelle révision des clauses de l'accord est possible. «Dans le cas où le démantèlement tarifaire menace l'économie nationale, on est en droit de revoir ce démantèlement», a-t-il souligné. Notons que la journée d'hier a été organisée par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. Le directeur général de cette chambre, M.Andreas Hergenrother, a voulu exprimer le soutien de son pays à la mise à niveau des entreprises algériennes, en particulier les PME. «Nous sommes convaincus que cet accord recèle un important potentiel pour l'économie algérienne», précise-t-il «en encourageant davantage l'ouverture du marché algérien.» Selon lui, le montant des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Allemagne pour l'année 2005 sont estimés à 2,7 milliards d'euro.