le quota du sucre importé de l'UE a été fixé seulement à 150.000 tonnes. Le prix du sucre devrait obligatoirement baisser après l'application de l'accord d'association conclu entre l'Algérie et L'Union européenne, dont l'entrée en vigueur date déjà du 1er septembre en cours. C'est là l'analyse du président la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Habib Yousfi, faite lors d'un entretien accordé hier à l'Expression sur les impacts de cet accord sur l'opérateur économique et le consommateur algérien. Yousfi a indiqué que cette denrée, fort prisée en Algérie, s'ajoute aux quelque 2000 positions tarifaires concernées par l'abattement des barrières douanières, stipulé par l'accord. Elle ne représente cependant «qu'une goutte d'eau» comparée à la production réalisée par les secteurs public et privé. En effet, le quota du sucre importé de l'UE a été fixé seulement à 150.000 tonnes. Il fait partie des produits contingentés et les conditions de son importation sont fixées sous la forme dite FiFo (First In - First On, ou Premier venu - Premier servi). Il est utile de signaler qu'en Algérie, seules deux (02) entreprises opèrent dans ce créneau, l'Enasucre, entreprise nationale bien connue du consommateur algérien et l'autre privée de création plus récente. Toutes deux traitent le sucre roux importé et raffiné en Algérie. «Nous considérons , a estimé Yousfi, que l'impact de l'importation du sucre raffiné ne peut en aucun cas affecter les deux entreprises en question». En effet, ces deux entreprises algériennes, présentes sur le marché depuis longtemps et qui opéraient déjà avant l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE, détenaient «un monopole» a-t-il rappelé tout en ajoutant: «bien plus, dans le cadre de la compétitivité, le sucre raffiné en Algérie devrait, bien au contraire, être «moins cher» que le sucre raffiné à l'étranger et importé». L'explication économique de cette affirmation est simple, a-t-il noté. Le coût de production de sucre raffiné à l'étranger ne peut être en effet que «plus cher», car le prix de l'énergie y est «plus élevé qu'en Algérie» où l'énergie est abondante, disponible et surtout «moins onéreuse» sans parler du prix bas comparé de la main d'oeuvre et des autres charges de l'entreprise comme le foncier par exemple. Le ministère du Commerce avait, rappelle-t-on, institué une commission de suivi et d'évaluation de l'accord d'association. Ceci signifie, a souligné Yousfi, que les pouvoirs publics sont soucieux de préserver toutes les branches d'activité qui se trouveraient menacées par une concurrence déloyale. L'Etat a ainsi la faculté d'instaurer des barrières invisibles qui permettront un contrôle rigoureux des importations de denrées et autres en imposant des normes internationales de qualité très strictes selon un plan de régulation n'autorisant pas l'importation de n'importe quel produit. Cette mesure s'applique également au sucre raffiné produit en Algérie lequel doit impérativement répondre aux normes requises par les règles internationales, véritable «clé de Sésame» pour entrer de plain-pied dans les rangs de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ainsi, pour de nombreux producteurs algériens de produits contingentés qui devront subir des abattements tarifaires, il est évident qu'ils constateront une baisse sensible des coûts et cela devrait profiter «généreusement» au consommateur.