Ce soutien intervient alors que le président sahraoui effectue une offensive diplomatique. Après Madrid, Washington, Londres et la Russie, le Parlement européen exprime son soutien officiel au plan Baker pour le règlement de la question sahraouie. Le plan Baker sur le conflit du Sahara occidental «est le seul plan reconnu au niveau international dans le cadre des Nations unies», a estimé le président du Parlement européen, Josep Borrell. Le Parlement européen «a toujours encouragé et continue d'encourager toutes les parties à progresser sur la base» de ce plan, ajoute M. Borrell dans un entretien publié par le quotidien marocain L'Economiste, le jour de son arrivée en visite officielle au Maroc pour deux jours. Le plan Baker, annoncé en 2002, prévoit une autonomie des territoires sahraouis qui s'étale sur une période de cinq ans au terme de laquelle un référendum sera organisé. Les résultats du référendum devraient définir le statut définitif des territoires sahraouis: ou ils seront rattachés au Maroc ou ce sera une indépendance totale. Le plan a été accepté au début par le Maroc avant qu'il ne le rejette, prenant appui sur les tergiversations de la communauté internationale, notamment celles de Paris et de Washington. La France n'a pas exprimé son soutien au plan Baker et sa position est très nuancée dans le conflit sahraoui. Si Washington a officiellement exprimé son soutien à la proposition de Baker, c'est l'ambassadeur américain à Rabat qui apporte la contradiction. Il y a une semaine, le diplomate américain a affirmé que «la question du Sahara occidental est un problème entre l'Algérie et le Maroc». Une affirmation qui va à l'encontre de la position officielle américaine et de celle des Nation unies qui ont pris en charge le problème sahraoui depuis 1964. Plus exactement, l'affaire sahraouie a été gérée par la commission de décolonisation de l'ONU qui considère le Sahara occidental comme étant un territoire occupé auquel s'applique la résolution 1415 (XVI ) de septembre 1960 sur le droit des peuples à l'autodétermination. Par ailleurs, le soutien qui conforte la position du Front Polisario intervient quelques jours après l'offensive diplomatique du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. Au début de ce mois, le chef du Polisario a demandé l'intervention de l'Union européenne (UE) pour que soit «parachevé» le «processus de décolonisation au Sahara Occidental», a écrit M.Abdelaziz dans une lettre au Premier ministre britannique, Tony Blair, président en exercice de l'UE. M.Abdelaziz a également appelé les Nations unies à assumer leurs «responsabilités de décolonisation» au Sahara occidental, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, le 27 août. Le chef sahraoui a demandé, le 24 août, «l'intervention urgente» du président Bush pour régler le conflit du Sahara occidental, dans une lettre qu'il lui a adressée. Il a également demandé, le 26 août, à l'Union africaine (UA) d'intervenir pour faire libérer les prisonniers sahraouis détenus par le Maroc. Il a précisé, dans une lettre au président en exercice de l'UA, le chef de l'Etat nigérian Olusegun Obasanjo, que le Maroc détenait «37 prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim, ainsi que 151 combattants, en plus des 500 Sahraouis disparus», des civils arrêtés par la police marocaine.