Dans les pays occidentaux, on sait combien l'influence des réseaux sionistes est contraignante à tel point que toute ambition politique non assujettie est condamnée par avance à l'échec, sinon à la marginalisation. Il ne faut donc point s'étonner de ce qui se passe ces jours derniers en Allemagne où la chancelière Angela Merkel a jugé «honteux» le propos d'un dirigeant de l'extrême-droite allemande qui a relativisé les crimes du nazisme, qualifiés de «pipi de chat» par rapport à l'histoire d'une nation germanique millénaire. «Il est honteux de devoir nous préoccuper de telles déclarations venant de la part d'un membre de la chambre des députés», a surenchéri, devant la presse, le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert, précisant pour que les choses soient bien claires qu'il s'exprimait pour le compte de Mme Merkel. Soulignant avec constance que «le gouvernement allemand rejette ces tentatives de relativiser les crimes nazis», il a martelé, en guise de pénitence, que l'Holocauste est bel et bien «un crime contre l'humanité» et qu'à ce titre, l'Allemagne doit «assumer sa responsabilité» jusqu'à la fin des temps! Cette levée de boucliers contre le dirigeant du parti d'extrême droite AfD, Alexander Gauland, ne constitue pas, à proprement parler, une surprise ni une nouveauté. De manière cyclique, les capitales occidentales sont tenues de mettre genoux à terre devant les puissantes organisations qui nourrissent Israël, non seulement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe et en Amérique latine, voire désormais au Moyen-Orient! Ce qui sidère, par contre, c'est que de telles démonstrations interviennent alors que le gouvernement israélien mène une agression meurtrière contre des Palestiniens sans armes, dans le but avoué de parachever la spoliation de leur terre, avec l'appui manifeste des Etats-Unis de Donald Trump. On aurait aimé entendre ne serait-ce qu'une protestation de pure forme contre les exactions du gouvernement Netanyahu dont les crimes ressemblent, par bien des côtés, à ce qu'on condamne avec autant d'entrain dans l'aventure hitlérienne. Oui, il y a eu les «appels à la retenue», risibles et presque pathétiques quand on sait de quoi il s'agit, et Benjamin Netanyahu débarque maintenant à Paris et à Berlin pour contraindre les signataires européens de l'accord sur le nucléaire iranien à revoir leur copie. Et ils vont la revoir, n'ayant ni les capacités ni la volonté d'engager un bras de fer avec Israël dont ils mesurent, mieux que quiconque, la longueur de bras renforcée par l'arrivée du président Trump à la Maison-Blanche grâce au soutien massif des réseaux sionistes américains. Notre propos aurait été superflu si les mêmes dirigeants qui stigmatisent une extrême-droite sans doute ancrée dans son programme fascisant pouvaient, en même temps, s'indigner avec la même force du sort tragique des Palestiniens confrontés, chaque jour, à la barbarie de l'armée israélienne, assurée d'une totale impunité. Maigre mais prometteuse consolation cependant, la réaction de trois syndicats de journalistes français, le SNJ, le SNJ-CGT et la Cfdt-Journalistes qui ont adressé une vigoureuse protestation au président Emmanuel Macron contre la visite en France de Benjamin Netanyahu, qualifiée d' «inacceptable» eu égard aux «100 morts et 8000 blessés par des tirs à balles réelles parmi lesquels des enfants, des jeunes et des secouristes». On s'en doute, cela ne va pas empêcher Netanyahu de manoeuvrer pour atteindre son objectif, conscient que la «solution finale» pour les Palestiniens est loin d'être achevée. Mais c'est toujours utile de constater que certains peuples ont une conscience et qu'ils n'en pensent pas moins...