L'Allemagne a réaffirmé hier qu'elle ne reconnaîtrait pas unilatéralement un Etat palestinien, alors que le président français Nicolas Sarkozy a suggéré une reconnaissance à l'automne. La chancelière allemande Angela Merkel, qui devait recevoir aujourd'hui le président palestinien Mahmoud Abbas, ne partage pas la position du président Sarkozy, qui a laissé entendre que la France pourrait reconnaître un Etat palestinien cet automne si le processus de paix n'était pas relancé d'ici là, a indiqué le porte-parole gouvernemental Steffen Seibert, lors d'un point presse régulier. «Le gouvernement allemand reste sur la position exprimée par la chancelière Angela Merkel après son entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en avril ; selon elle, une reconnaissance unilatérale ne contribuerait pas» à une résolution globale du conflit, a-t-il expliqué. La rencontre Merkel-Abbas sera «certainement une discussion sérieuse, amicale et constructive», bien qu'il «ne faille pas s'étonner si on est pas du même avis sur tout», a indiqué Steffen Seibert. La communauté internationale s'était fixé comme objectif la création de l'Etat palestinien à l'automne, au moment de l'Assemblée générale des Nations unies. Mais ce calendrier est menacé par des profonds désaccords entre Israéliens et Palestiniens, en particulier sur la question de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, mais aussi par des divergences entre les grandes puissances. Dans un entretien à l'hebdomadaire français L'Express, Nicolas Sarkozy a indiqué que «si le processus de paix était toujours au point mort en septembre, la France prendrait ses responsabilités» sur la question de la reconnaissance de l'Etat palestinien. En avril, Mme Merkel avait également exigé «un progrès important dans le processus de paix (...) d'ici septembre», après sa rencontre avec Benjamin Netanyahu, mais Berlin attend aussi du gouvernement palestinien une renonciation claire à la violence, la reconnaissance du droit à l'existence de l'Etat d'Israël et des traités de paix déjà conclus.