Heures décisives C'est aujourd'hui que le Congrès de la FIFA se prononcera sur l'identité de l'organisateur du Mondial 2026. Le Maroc aura à en découdre avec le trio USA-Canada-Mexique. Le «challenger» marocain rêve de devenir le deuxième pays africain à accueillir cette compétition planétaire, après l'Afrique du Sud en 2010, mais il aura fort à faire face au trio USA-Canada-Mexique, qui part, de par les avis unanimes, en position de favori pour cette édition. Ce duel sera départagé par 207 fédérations membres de la FIFA (les 211 membres moins les 4 candidats) lors d'un scrutin organisé à la veille de l'ouverture du Mondial 2018. Inquiet à l'idée d'être éliminé avant de livrer bataille, le Maroc a fini par tirer un grand ouf de soulagement après que la FIFA ait donné le feu vert au pays du Maghreb, suite à la validation du projet par la Task Force. Quatre fois candidat malheureux à l'organisation du Mondial (1994, 1998, 2006 et 2010), le Maroc garde toujours un optimisme que cette fois-ci sera la meilleure, même si cela ne sera pas aisé. Il bénéficie du soutien de nombreux pays européens, notamment en raison de sa proximité géographique, et africains, à l'appel du président de la CAF Ahmad Ahmad, le Maroc a vu déjà deux pays anglophones de son continent faire défection au profit de son concurrent, à savoir le Liberia et l'Afrique du Sud. Le président américain Donald Trump avait lancé des menaces à peine voilées à ceux qui ne soutiendraient pas «son» projet dans un tweet en avril. Mais ce n'est pas tout, puisque plusieurs observateurs affirment que le président de la Fifa, Gianni Infantino, est présenté comme un ardent défenseur de la candidature nord-américaine, composée de pays qui l'ont aidé dans son élection en février 2016. Et au moment où du côté marocain, l'on mise sur des atouts, autres que purement financiers pour faire la différence, en face, le trio nord-américain a promis «la Coupe du monde la plus lucrative de l'histoire» avec 14 milliards de dollars de recettes, contre un «net pour la FIFA de 5 milliards de dollars». Le président de la Fédération américaine de football, Carlos Cordeiro, a déclaré début mai qu'il espère vendre 5,8 millions de billets, avec une moyenne de 72,500 spectateurs par match en moyenne, pour battre un record... déjà détenu par les USA (68,991 en 1994). Autre point qui risque de défavoriser les Marocains, c'est l'expérience de ses trois concurrents dans l'organisation de compétitions majeures de la FIFA. Le Mexique avait déjà organisé la Coupe du Monde en 1970 et en 1986 alors que les USA ont organisé l'édition de 1994. Le Canada a, lui, accueilli le Mondial féminin en 2015 ainsi que celui des moins de 20 ans en 2007. Si le ticket nord-américain était retenu, ce serait la première fois qu'un Mondial serait organisé par trois pays en même temps, dépassant la co-organisation de la Corée du sud et du Japon en 2002. Pour rappel, la Coupe du monde 2026 sera la première qui accueillera 48 nations qui seront répartis en seize groupes de trois. Un sacré souk!