L'échec du royaume a été largement commenté par la presse marocaine qui n'a pas manqué de parler de «coup de poignard» et de «trahison». Cruelle désillusion pour le Maroc qui a vu son rêve se briser à l'Expocentre de Moscou. Point de miracle pour le royaume, mais un cuisant échec pour sa cinquième tentative d'organiser le plus grand événement footballistique du monde. Avec 134 voix pour United-2026, seulement 65 pour Maroc-2026, la Coupe du Monde se déroulera en territoire américain, aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada. L'échec du royaume a été largement commenté par la presse marocaine qui n'a pas manqué de parler de «coup de poignard» et de «trahison» de plusieurs pays arabes et africains. En effet, le quotidien marocain les Echos qui a décrypté, dans son édito intitulé «Merci l'Arabie!», les leçons de cette candidature, n'a pas manqué de relever «la position honteuse de l'Arabie saoudite». «(...) Le royaume des Al Saoud a non seulement préféré tourner le dos à un pays «frère» mais a fait toute une campagne pour le dossier américain, entraînant dans son sillage une douzaine de pays, dont des pays arabes», a écrit l'éditorialiste qui a également fait état de «la volte-face de plusieurs pays africains menés, comme on devait s'y attendre, par l'Afrique du Sud». Le quotidien Aujourd'hui Maroc est également revenu sur «les leçons d'un échec» affirmant qu'«une partie des frères arabes déçoit». Il a cependant tenu à dévoiler le côté positif de cet échec «le Royaume peut aujourd'hui transformer ce résultat en une véritable victoire (...) Il a réussi à transformer sa candidature en un véritable projet pour le continent (...) Les pays africains ont été les moins répondants aux menaces en votant pour plus des trois quarts pour la candidature marocaine (...). La déception est quant à elle venue de la part des pays arabes. Sans surprise, plusieurs Etats ont préféré donner leurs voix à la candidature adverse». «Le rêve du Maroc est brisé et on sait par qui», c'est là le titre accusateur du siteinfo marocain qui a donné les causes qui ont fait plier l'échine du Maroc malgré «la solidité avérée de la cinquième candidature». Il est question selon ce quotidien des «menaces du fantasque et imprévisible locataire de la Maison-Blanche, le billet vert USA, la duplicité traîtresse de certains frères et amis''». Mais pour ce quotidien «Nos frères et amis'' qui nous ont fait faux bond n'auront pas éternellement le dernier mot. L'argent, la corruption, les menaces, les magouilles et autres manigances des coulisses et des hôtels classés ne sortiront pas éternellement vainqueurs. Ce rêve brisé et on sait par qui, renaîtra de ses cendres tel le Phénix». La presse marocaine qui a eu raison d'affirmer que le Maroc n'a pas à avoir honte de cet échec, a remercié les 45 pays africains qui ont voté en sa faveur! Aucun cependant n'a voulu citer spécifiquement l'appui apporté par l'Algérie qui a toujours su raison garder et a toujours soutenu ses voisins, les pays africains et les pays arabes autant que son soutien aux causes justes. Désolant de voir que certains sites marocains n'ont pas trouvé mieux que de qualifier le soutien franc et sincère de l'Algérie comme étant un «double jeu». Dans un article paru sur le site 360.ma, la veille du vote des pays membres de la FIFA et intitulé «le double jeu de l'Algérie», son auteur a, sans aucune preuve, accusé l'Algérie de vouloir «saboter la candidature marocaine. Alger a confié cette mission malpropre à un député français connu pour sa haine envers le Maroc». L'auteur de l'article a fait preuve d'une grande légèreté en affirmant que pour Alger, qui a été parmi les premiers pays à annoncer son soutien à la candidature de son voisin, «tous les moyens sont bons pour mettre des bâtons dans les roues du voisin. Demain n'est pas si loin. Il faut s'attendre à voir Alger trahir le Maroc en s'alignant ouvertement sur la position de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Liberia, et soutenir la candidature américaine.». Demain n'était certes pas loin et il a suffi à, lui seul, à mettre à nu le non-professionnalisme du journaliste et sa rancoeur. La conclusion revient incontestablement à l'article paru sur le site marocain le Desk qui a su subtilement révéler la vraie cause de l'échec marocain en soulignant qu'«Au-delà des petits calculs sur les défections, les abstentions et les soutiens inattendus, c'est la réalité du poids du royaume dans la géopolitique mondiale qui est sortie des urnes.»