Traditionnellement républicain, l'Etat du Texas est l'un des Etats clés dans un vote qui s'annonce à plusieurs titres historique Le candidat démocrate, Barack Obama, suscite de plus en plus l'intérêt des Américains. Les sondages parlent pour lui, même s'ils ne lui sont pas si favorables ces derniers temps. Plusieurs titres de presse lui ont exprimé leur soutien à l'image du New York Times, Washington Post et Austin american Statesman. Ce dernier est pourtant un journal local tiré à Austin dans l'Etat du Texas, où la population est particulièrement conservatrice et républicaine. Le soutien de ce journal, a déclaré Arnold Garcia, éditeur, a été exprimé dans la plus grande transparence et avec l'accord de tous les responsables, mais cela n'a pas été sans conséquence, car certains abonnés ont décidé de mettre fin à leur abonnement. L'on explique que le choix du journal est basé sur la plate-forme de chaque candidat et le fait qu'un journal doive prendre position est une obligation, selon Arnold Garcia. Cependant, les républicains du Texas, dont le siège est à Georgetown, estiment que les médias doivent rester neutre. Au «Williamson County Republican Party» qui prépare en même temps les 25es élections pour le Sénat, dont le 1/3 doit être renouvelé, les républicains accusent Obama de soutenir le terrorisme, plus exactement de «copiner» avec le terrorisme. Déclaration de la colistière républicaine, Sarah Palin, qui a d'ailleurs soulevé des vagues dans les milieux démocrates. De son côté, lors de sa campagne, McCain a redoublé d'ardeur contre son adversaire, dénonçant le fait que ses adversaires démocrates le mettent sur le même pied que Bush. C'est pour cette raison que les pro-McCcain s'échinent sur le terrain, à démarquer leur «champion» du président sortant comme on a pu le constater à Austin, ou plus exactement à Georgetown. Pour les républicains, John McCain est un homme courageux, franc et honnête et a sa place à la Maison Blanche. Ce qui est en revanche sûr, pour les républicains texans est le fait que Barack Obama ne gagnera jamais dans la citadelle républicaine qu'est le Texas. Pour eux, même si Obama devance de quelques points MacCain, les choses sont encore incertaines contrairement à ce qu'ont déclaré les démocrates. Si pour ces derniers, leur candidat est l'homme de la situation, pour les républicains, Obama est un homme pas clair. Au Texas, les supporters de McCain sont tous des bénévoles, spécialement d'un âge avancé. Ils soutiennent le candidat républicain qui a été un GI, a servi sa patrie, n'a pas peur d'être critiqué et respecte les libertés des autres. Si à Austin, à New York City, on soutient sans réserve son candidat, à Washington on est plutôt réservé. On attend et on observe, même si beaucoup de politiciens discutent à demi-mot de la couleur de leur parti. Pro-McCain, pro-Obama les choses ne sont pas aussi claires qu'elles ne le sont à Austin. Dans ce cas de figure, ce sont les lobbys qui ont un poids déterminant de pression sur les pouvoirs, qui vont jouer un rôle très important, et faire balancer les choses d'un côté ou de l'autre. Pour revenir à l'Etat du Texas où la victoire d'Obama n'est pas prévue, les républicains soutiennent la plate-forme de MacCain, même si sa politique est une continuation de celle du président sortant, George W.Bush. La raison d'une possible victoire du candidat républicain pourrait s'expliquer, selon des observateurs, par la recherche de la stabilité de cet Etat sur le plan économique. Le Texas qui se démarque des autres Etats, par sa mentalité conservatrice, n'a pas vraiment été touché par la crise financière qui a pourtant frappé de plein fouet les Etats-Unis, crise dont l'administration Bush est tenue pour directement responsable. Pourtant, selon nos informations, plusieurs licenciements ont bien eu lieu au Texas, notamment chez Dell, une grande entreprise de haute technologie, spécialisée dans la fabrication d'ordinateurs. L'une des victimes de ce licenciement est bien l'un des «moteurs» de la campagne de McCain. Le taux de pauvreté a augmenté et le chômage aussi. Néanmoins, certains républicains admettent bien que des erreurs ont été commises par leur formation depuis le 11 septembre 2001, des erreurs stratégiques, estiment-ils. Mais, selon eux, ces erreurs «ont été nécessaires» car aujourd'hui, ils «sont plus sécurisés que jamais», assurent les républicains De fait, pour nombre de républicains, l'affaire n'est pas une question liée à la couleur de la peau, mais d'intérêt, car pour eux, Obama va leur faire perdre encore de l'argent, avec son programme économique. Et même si Obama remporte la victoire, cela ne sera pas avec une majorité écrasante. Pour les républicains, les sondages, qui donnent une large avance au candidat démocrate, sont faux et pour eux cela est une certitude. Les républicains, à Georgetown, auraient aimé voir quelqu'un d'autre représenter les démocrates, tout en expliquant encore une fois que ce n'est pas une question de race. Cette idée est aussi soutenue par les républicains de Washington. Sur les 24 millions d'habitants du Texas, dont 671.573 à Austin (la capitale de l'Etat), combien vont voter pour Obama? C'est certainement la question à laquelle il n'y a pas présentement de réponse, et qui gène quelque peu les républicains qui s'en remettent à une surprise de dernière minute. Surtout quand on sait que de nombreuses personnalités politiques importantes, y compris républicaines, ont rallié le candidat Barack Obama. Depuis le 20 octobre, les Américains ont déjà entamé le vote dans quelques Etats. C'est ce qu'on appelle le «vote anticipé». Reste à savoir si effectivement Obama n'a aucune chance au Texas qui vient de voir ses SDF atteindre le nombre de 5000 personnes, a cause de la crise financière, générée par la gestion de l'administration républicaine.