Pour les Algériens venus pour écouter les explications du ministre, c'était tout simplement «un bon présage». Le périple qu'effectue actuellement en Europe M.Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé de la Coopération et des Affaires maghrébines, a été marqué lundi dernier par l'étape de Bruxelles où un meeting a rassemblé les Algériens vivant dans le plat pays. La journée a été radieuse et l'on entendait les Belges s'extasier et répéter «n'avoir pas connu une si belle journée depuis 1911». Pour les Algériens venus pour écouter les explications du ministre, c'était tout simplement «un bon présage». Après la solennité de l'hymne national, l'intervention de M.Messahel s'est déroulée d'une manière peu habituelle. Voulant bousculer les règles du protocole, le ministre a commencé par demander à l'assistance si elle voulait bien l'autoriser «à tomber la veste» et à faire son discours sans cravate. C'est par une chaude ovation que les présents ont manifesté leur acquiescement. Le décor étant planté et l'ambiance conviviale et fraternelle étant créée, le discours pouvait commencer. La paix et la réconciliation nationale contenues dans le projet du président de la République soumis à la volonté populaire, ont été bien évidemment le thème de la rencontre du ministre de la République avec les électeurs vivant loin du pays. M.Messahel a construit son intervention sur les différentes étapes traversées par l'Algérie dans son histoire récente. «Rappelez-vous», exprimé en apostrophe et en rappel de mémoire, est revenu à plusieurs reprises dans l'exposé du ministre. Un voyage dans le temps qui a replongé l'assistance dans une suite d'événements allant du plus tragique, du désordre à l'espoir retrouvé en passant par le calme rétabli. Tous, ici, se sont rappelés comme le leur suggérait le ministre, les années de sang où aucun d'entre eux ne pouvait se rendre au pays. Dans le meilleur des cas, certains d'entre eux organisaient leur rencontre familiale dans les pays voisins comme la Tunisie. Autre rappel, pour ceux qui se sont, malgré tout, rendus au pays dans les années troubles: très souvent et selon leur heure d'arrivée, ils étaient obligés de passer la nuit «dans le bateau à quai» pour ne prendre la route qu'au jour levé pour rejoindre leurs villages. «Aujourd'hui la sécurité est revenue comme l'avait promis le président de la République en 1999 et c'est le fruit de la concorde civile», a rappelé M.Messahel. Le projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est une autre étape qui, non seulement viendra consolider les acquis de la concorde civile, mais constitue «la seule alternative pour en finir définitivement avec les germes de la violence». Des «Vive l'Algérie» fusent dans la salle. Les enjeux ont été bien saisis par tout le monde. Aucun développement, aucun progrès, ni aucun bien être social ne sera possible sans réconciliation et la paix retrouvée. Au passage, le ministre à indiqué que des investisseurs étrangers avec leur potentiel en milliards de dollars, n'attendent que le retour à la normalité pour venir en Algérie. Il a également mis en garde les électeurs contre les «marchands de la mort et du désordre» qui «ne veulent pas que l'Algérie se redresse». Il ciblait les trafiquants de tout acabit qui, pour mieux se remplir les poches, espèrent que le chaos se prolonge encore. Ceci pour mieux aborder la nécessité d'accomplissement de l'acte citoyen qui est de voter. «Comme en 1962 où nos parents se sont exprimés à l'unisson pour l'indépendance du pays, lors du vote d'autodétermination alors que l'issue était connue et inéluctable. Elle était d'ailleurs confirmée par la signature des accords d'Evian des mois auparavant.» Aujourd'hui, l'événement revêt une importance aussi historique, «pour la renaissance du pays. Chaque voix compte et il faudra l'exprimer.» Ce jour-là, le 24 septembre pour notre communauté à l'étranger, «vous devez tous vous rendre aux urnes. Appelez vos amis, les membres de votre famille. Dites-leur l'importance d'aller, eux aussi, voter.» C'est avec cette conclusion que prend fin le discours du ministre qui a eu droit a des applaudissements nourris d'une salle où tout le monde a tenu à se lever. Au gré des groupes constitués lors de la collation qui a suivi le meeting, nous recueillons quelques impressions de nos concitoyens. Nous relevons qu'ils ont plus que tout «l'Algérie au coeur». L'éloignement sûrement. Le rappel des enjeux aussi. La délégation conduite par M.Messahel repart, avec le sentiment de la mission accomplie, vers les autres étapes. Pour porter la voix de la paix et du développement. La prochaine sera Bonn en Allemagne.