Le collectif des avocats de la défense n'a pas réussi à obtenir l'acquittement du blogueur Touati, condamné en première instance à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA. Le blogueur Merzouk Touati ne quittera pas la prison. Le tribunal criminel de Béjaïa en a décidé autrement, en dépit de la mobilisation de soutien au blogueur défendu par de grosses pointures du bâtonnat national. A l'issue du procès, le verdict est tombé. Sept ans de prison ferme pour celui qui a été poursuivi pour «intelligence avec l'ennemi». Largement soutenu par le collectif de militants de divers horizon, qui a initié plusieurs rassemblements, le blogueur a tout juste vu sa peine réduite de 3 ans. Le comité pour «la libération de Merzouk Touati», s'est encore mobilisé le jour du procès après une campagne de sensibilisation à travers différentes localités au lendemain de la condamnation de Merzouk Touati en première instance. Le collectif des avocats a été renforcé par l'avocat Mokrane Aït Larbi qui s'est constitué avec d'autres avocats de Tizi Ouzou et d'Alger. Avant même l'ouverture du procès, une foule de citoyens s'est rassemblée à proximité du tribunal, en solidarité avec le blogueur, solidarité et pour exiger son acquittement, «Libérez Merzouk Touati, libérez la parole, Libérez la liberté», autant de slogans brandis par les participants parmi lesquels ont pouvait reconnaître des artistes, des élus de partis politiques, des représentants des ONG et des syndicalistes. Alors que le rassemblement commençait à grossir, la foule entreprenait d'avancer vers le portail du tribunal. C'est à ce moment-là que le dispositif sécuritaire mis en place dès les premières heures, se mettait en branle. La foule a été, dans un premier temps, dispersée avant que l'on ne procède à l'interpellation d'au moins 40 personnes, dont des élus qui seront libérées par la suite en fin de journée. Dans la salle d'audience, d'autres militants, l'Observatoire des procès (OP) et la presse suivaient le procès en présence de la mère du mis en cause. Les avocats de la défense ont tenté vainement de plaider l'acquittement de leur mandant, estimant que «le procès est purement politique». Mokrane Aït Larbi a souligné que «les chefs d'inculpation retenus contre Merzouk Touati peuvent uniquement s'appliquer au terroriste Madani Mezrag ayant assumé publiquement les meurtres commis contre les militaires et les policiers». Maîtres Salah Debbouz, Boubekeur Hamaïli, Benyoub Djamel, Saheb et Ahmim, lui emboîtent le pas pour avancer des arguments juridiques prouvant l'innocence de leur client et «le non-fondement du dossier qui est totalement vide». C'est vers 18 heures que le verdict est tombé. A la surprise générale, le prévenu est condamné de nouveau à 7 ans de prison ferme avec interdiction de quitter le territoire national pendant 5 ans après la purge de la peine tout comme il lui est interdit de porter des armes pendant 5 ans.