«Cela va dans le sens de ce mouvement d'échange entre les deux rives de la Méditerranée», dira Jean-Claude Depaule. Organisée par l'association Chrysalide et le Centre culturel français d'Alger, une rencontre littéraire a eu lieu, lundi soir, à la salle Frantz-Fanon de Riadh El Feth. En préambule, une présentation suivie de lecture a été effectuée par Catherine Weinzaeplfen et Achour Fenni du livre Alger/Marseille dans sa collection Import/Export. Une publication bilingue, fruit d'un travail de traduction collective de textes en langue originale. En effet, trois poètes français et trois algériens se sont rencontrés lors des ateliers de traduction dans un premier temps à Marseille, en novembre 2003 et dans un deuxième temps à Alger en février 2004, quand les poètes français sont venus à Alger et leurs textes ont été traduits, par les poètes arabes. «Ce fut une expérience édifiante pour nous, l'occasion d'entreprendre des liens avec les poètes français», a confié Achour Fenni sans manquer d'indiquer la richesse de cette expérience sur le plan de la communication entre les villes méditerranéennes. «D'une part, il y a la tradition qui dépend des normes techniques et, d'autre part, une action culturelle qui dépend de l'efficacité des institutions culturelles. Cela nous a permis de connaître des poètes compétents et de nous faire connaître», soulignera-t-il. Quelques poèmes ont été lus dans les deux langues, notamment ceux de Saïf El Moulouk Sakta, de Boubakeur Zoumail mais aussi de Jean-Luc Parent... Impulsée par le Centre international de poésie de Marseille, cette initiative fait suite à un échange continu avec le monde arabe dont l'orientation vers la rive sud de la Méditerranée est tangible. Il y a eu en effet, plusieurs expériences de traduction de ce type-là notamment avec Tanger, le Liban, l'Egypte, la Tunisie. Aussi, le Centre international de poésie de Marseille (Cipm) a depuis toujours invité des poètes venus du monde arabe, soit en résidence ou pour des lectures. «Cela va dans le sens de ce mouvement d'échange entre les deux rives de la Méditerranée», nous affirme-t-on d'où le titre Import-export. Cent titres de poésie de langue arabe est le troisième titre de la collection après s'être consacré à la langue française contemporaine (de l'après-guerre à aujourd'hui) et à la poésie grecque et latine. Cet ouvrage est dédié à la poésie de langue arabe, toutes époques confondues, traduite en français et disponible. Il s'ouvre sur une présentation générale, suivie d'une série d'études confiées à des spécialistes traitant des différents genres poétiques des périodes et des auteurs. Il est destiné par ailleurs, aux bibliothécaires, aux libraires et à tous les amateurs de poésie arabe afin de la promouvoir. Le seul inconvénient est que la poésie arabe est peu traduite. Aussi, pour la sélection des titres, nous apprendra Jean-Claude Depaule, il a fallu faire attention aux repères historiques, l'héritage sur le plan thématique et formel (la langue et la métrique). Dans cet ouvrage, nous y trouvons également des confessions de poètes et leur rapport avec la poésie arabe et française. Ces deux livres seront enfin disponibles au Salon international du livre qui s'ouvrira demain.