Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, veut en finir définitivement avec la polémique sur le caractère de transcription de tamazight. «Après l'adoption du projet de loi, la parole est aux académiciens et aux chercheurs pour trancher la question du caractère de transcription de la langue amazighe», a-t-il martelé lors de son intervention à l'issue du vote du projet de loi portant sur la création de l'Académie algérienne de la langue amazighe. Le ministre a réitéré pour la deuxième fois son appel aux politiques, les invitant à laisser le soin aux chercheurs d'examiner le sujet. «Il est temps que les politiques se retirent pour laisser place aux académiciens et aux scientifiques afin qu'ils travaillent dans la sérénité sur la question du caractère de transcription de tamazight», a-t-il insisté tout en saluant le débat riche qui a marqué l'examen de ce projet de loi. Hadjar soutient que l'article 4 de la Constitution est revenu pour affirmer la volonté du président de la République de promouvoir la langue amazighe à travers la création de cette académie. Ce projet de loi a été voté par la majorité des partis à l'exception du RCD et du FFS. Le Front des forces socialistes estime que ce projet de loi ne traduit pas réellement l'article 4 de la Constitution qui porte sur l'officialisation et la promotion de la langue amazighe. Le RCD considère pour sa part, que ce projet de loi traduit un véritable recul. «Le gouvernement réduit le texte à une académie qu'il a vidée de son âme, en évitant d'aborder les questions des missions et des moyens à mettre en oeuvre pour consacrer tamazight comme une langue des institutions», a- t-il soutenu. Le sujet en question a enflammé les débats lors de la présentation du projet, mercredi dernier. La question du caractère de transcription a été au centre des interventions allant jusqu'à susciter de vives tensions. Alors que les islamistes appellent à son écriture en caractères arabes, les autres rejettent en bloc cette proposition en plaidant pour le tifinagh.