«Le gouvernement a déployé des efforts considérables en augmentant le nombre d'enquêtes et de poursuites engagées contre des trafiquants présumés (...)», souligne ce rapport mondial présenté par le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo. Alors que les 28 dirigeants de l'Union européenne arrivent mal à aplanir leurs divergences sur le dossier migratoire, alors que des organisations non gouvernementales s'acharnent sur l'Algérie à propos de ce dossier, le dernier rapport américain sur les migrants vient de rétablir certaines vérités. «L'Algérie fait toujours face au flux d'immigrés qui entrent clandestinement dans le pays avec l'aide des réseaux de passeurs et de contrebandiers», relève le rapport annuel du département d'Etat sur le trafic des personnes, publié jeudi dernier, à Washington. Le rapport américain précise également que «de nombreux migrants, échouant à rejoindre l'Europe, restent en Algérie». L'Algérie demeure ainsi, un pays de transit et de destination pour l'immigration clandestine provenant essentiellement des pays d'Afrique subsaharienne. Plus précis, le document américain ajoute que certains d'entre ces migrants «ont des dettes à régler aux passeurs sont susceptibles d'être réduits au travail forcé et à la prostitution pour payer leur traversée à ces réseaux criminels». Il ne s'agit ni de déclarations d'officiels algériens pour encenser le rôle du pays dans ce dossier et encore moins d'organisations algériennes qu'on qualifiera de partialité. Le rapport américain livre encore ses vérités quand il note que l'Algérie a maintenu en 2017 les efforts engagés pour la protection des migrants en identifiant 33 victimes de la traite des personnes, dont 19 hommes et 14 femmes, contre 65 victimes potentielles identifiées en 2016. Au cours de la même période sous revue, «le gouvernement a déployé des efforts considérables en augmentant le nombre d'enquêtes et de poursuites engagées contre des trafiquants présumés, en identifiant 33 victimes et en formant davantage de praticiens judiciaires», souligne ce rapport mondial présenté par le secrétaire d'Etat Mike Pompeo. Cette affirmation allait-elle taire les affirmations les plus invraisemblables sur le rôle de l'Algérie dans ce dossier? Pas si sûr même si l'Algérie ne peut pas trouver meilleur avocat que le département d'Etat américain. En matière de poursuites «le gouvernement a également redoublé d'efforts pour enquêter et poursuivre les contrevenants», relève le département d'Etat rappelant que l'Algérie a criminalisé le travail forcé et le trafic du sexe en vertu de l'article 5 de son Code pénal. En 2017, des enquêtes ont été menées sur quatre affaires impliquant 26 trafiquants présumés, alors que 22 accusés ont été poursuivis en justice pour trafic de personnes, rappelle le document. Dans le cadre de ces efforts, la direction générale de la Sûreté nationale a maintenu six brigades de police opérationnelles pour surveiller l'immigration clandestine et la traite des êtres humains et a mobilisé 50 autres brigades spécialisées pour lutter contre les crimes commis contre les enfants, y compris ceux liés au trafic de personnes. Le rapport a mis en exergue la mise en place du Comité interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes, qui a été doté d'un budget et d'un mandat à cet effet.