Les présidents du Conseil de la nation et de l'APN Cet appel, qui émane du second personnage de l'Etat, acte une démarche visiblement cohérente et destinée à créer un large front partisan et institutionnel derrière le chef de l'Etat. Un message politique très clair. Le président du Conseil de la nation a affiché, d'ores et déjà, la couleur par rapport à la présidentielle de 2019. Abdelkader Benasalah a appelé ouvertement et sans ambages le président Bouteflika à briguer un autre mandat. «Les membres du Conseil de la nation demandent au président Abdelaziz Bouteflika de poursuivre son parcours à la tête de l'Etat», a-t-il déclaré, hier, dans son discours de clôture de la session parlementaire. Cet appel vient conforter une bonne partie de la scène nationale qui soutient un nouveau mandat pour le chef de l'Etat. Il faut dire qu'il est lourd de sens, puisqu'il émane du second personnage de l'Etat, lequel a engagé l'écrasante majorité des membres de l'institution qu'il dirige, actant ainsi, une démarche politique, visiblement cohérente et destinée à créer un large front partisan et institutionnel derrière le chef de l'Etat. La sortie de Abdelkader Bensalah informe clairement sur la solidarité dont fait montre le personnel politique du pouvoir. Il n'y a donc aucune brèche dans l'édifice politique qui a porté les précédents mandats du président de la République. Cela au plan des rapports de force au sein de la classe politique qui semble très largement basculer en faveur d'un nouveau mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. Pour les motivations pratiques des familles politiques qui se partagent le pouvoir, la conjoncture actuelle marquée par les défis dicte ce choix. «Les conditions nous imposent la continuité avec l'instigateur de la paix et de la stabilité et l'initiateur de la Concorde nationale et l'homme qui a renforcé les bases d'un Etat moderne et des institutions de l'Etat... à continuer le parcours», a indiqué le président du Conseil de la nation en guise d'explication. La stabilité et la paix d'abord... L'appel du deuxième homme de l'Etat vient donner du sens aux nombreux autres appels lancés par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia ainsi que le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd. Abdelkader Bensalah a défendu le bilan du président de la République durant les deux décennies en répliquant avec force aux détracteurs qui «tentent d'induire en erreur l'opinion publique». L'orateur a invité ces derniers à faire le parallèle sur la situation du pays, entre hier et aujourd'hui. «Nous leur rappelons comment était le pays avant et comment il est devenu aujourd'hui, la situation sécuritaire et sociale ainsi que la place de l'Algérie sur la scène internationale», a-t-il martelé, tout en précisant que le peuple connaît très bien la vérité. Il a cité les quelques acquis, entre autres le retour de la paix à travers le pays et la distribution des logements. «Les déclarations des uns et des autres ne vont en aucun cas influencer les convictions et le choix du peuple», a-t-il certifié sur un ton ferme. Abdelkader. Bensalah indique que son appel répond à un besoin exprimé par le peuple pour la continuité. «Le peuple est parfaitement conscient que ces acquis demandent la continuité... l'Algérie a besoin de renforcer la sécurité de son peuple et la stabilité de ses institutions», a-t-il encore appuyé. Le discours de Bensalah ne laisse aucun doute sur le choix opéré par son institution pour les prochaines échéances et son appui au président de la République. Par ailleurs, abordant indirectement l'affaire de la saisie des 701 kg de cocaïne qui a défrayé la chronique ces derniers temps, le président du Conseil de la nation a soutenu que les réformes opérées par le chef de l'Etat dans le secteur de la justice ne laissent aucun doute sur l'existence d'une volonté politique pour combattre les différents fléaux de corruption et de détournement et de blanchiment d'argent. «On ne peut pas se permettre d'interférer dans les affaires de la justice», a-t-il affirmé. Tout en se disant confiant en les institutions de l'Etat, Abdelkader Bensalah a assuré même que le Président suit attentivement les appels de la rue et ses préoccupations en citant toutefois la dernière décision portant sur l'incessibilité des biens de l'Etat. Il a même rappelé l'engagement pris par le chef de l'Etat de suivre avec attention ce qui se passe dans le pays et veiller à ce que les institutions de la République jouent parfaitement leur rôle sous ses orientations. Plaidant lui aussi pour la stabilité du pays et la préservation de la paix, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja a appelé, le président de la République à briguer un mandat supplémentaire, dans son discours de clôture de la session ordinaire de la huitième mandature de l'Assemblée. Tout en lui adressant, au nom de tous les députés et membres du gouvernement présents à l'hémicycle, «les chaleureuses félicitations accompagnées des meilleurs voeux de santé», Saïd Bouhadja «prie Dieu de protéger, prêter longue vie et d'apporter son aide à Son Excellence le président de la République, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, pour qu'il puisse poursuivre son parcours à la tête de l'Etat», en vue, bien entendu «de réaliser plus de progrès et de développements». Ne tarissant pas d'éloges sur le chef de l'Etat, le président de la chambre basse a tenu également à exprimer «sa sincère reconnaissance à la générosité du président», qu'il a qualifié «de fils prodigue de son pays». Le président de l' APN emboîte ainsi le pas au secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, au SG du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, au SG de l'Ugta Abdelmadjid Sidi Saïd et enfin au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Ce dernier a utilisé la même formule que celle du SG du parti majoritaire, FLN. Ainsi, peut-on dire, Bensalah marche sur les traces de Ould Abbès. D'après Saïd Bouhadja «le chef de l'Etat suit de très près et avec une grande attention ce qui se passe dans le pays». La vérité éclatante «Les grands choix du président ont atteint leurs objectifs en matière de réforme et de développement, cependant certaines parties tentent délibérément de réduire à néant et d'altérer ses réalisations, à travers des discours qui sèment le doute, le désespoir et la déception, à telle enseigne que, parfois, ils vont jusqu'à porter atteinte aux institutions et aux symboles de l'Etat», a affirmé Bouhadja. «Ce genre de discours reflète la faillite politique de ses auteurs, et rejoint dans son objectif, les campagnes d'intox lancées de l'extérieur dans le but de donner une image déformée de notre pays et décrédibiliser ses positions politiques de principe sur des questions internationales et régionales...», a-t-il soutenu. Bouhadja rappelle «à ceux qui veulent sciemment cacher la vérité éclatante», que «les réalisations accomplies par l' Algérie sont visibles à l'oeil nu et n'ont nullement besoin d'être prouvées...». S'adressant à ceux qu'il a qualifiés de «distributeurs de leçons de désespoir», il dira que «l'Algérie est un pays souverain doté d'institutions légitimes et considéré par des spécialistes comme une exception dans le Monde arabe et en Afrique, notamment en matière de stabilité, de développement et de construction démocratique...». Il a salué, en outre, «le progrès enregistré», selon lui, «par la justice grâce aux réformes initiées dans ce domaine par le président de la République». Toujours d'après Bouhadja, «la réforme de la justice est devenue une réalité palpable, et s' est vue consolidée par une série de textes qui permettent à la loi d'être au-dessus de tous». Le président de l'APN a aussi évoqué «la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent, le trafic de drogue, les passe-droits et la contrebande, rendue possible», selon lui, «par la volonté politique du chef de l' Etat». «La dernière décision en la matière est l'annulation de toute cession et vente des biens et structures immobilières du Club des Pins», a-t-il estimé. «Cela nous impose, poursuit-il, d'être à ses côtés, précisément dans cette conjoncture, pour défendre ses démarches», a-t-il conclu. Bouhadja n'a pas fait allusion à l'affaire de la cocaïne saisie au port d'Oran fin mai dernier.