L'Etat ne peut plus continuer à vivre dans le chaos; «15 ans barakat!», s'écrie le chef de l'Etat. C'est dans une Coupole archicomble que le chef de l'Etat a prononcé, hier son dernier discours comptant pour la campagne pour la paix et la réconciliation nationale. «vous êtes libres de choisir de dire oui ou non au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale», lance le chef de l'Etat. Devant les citoyens des wilayas d'Alger, Blida, Médéa et Tipasa, Abdelaziz Bouteflika a réitéré les motivations de son initiative, laquelle dit-il n'est pas imposée au peuple algérien. «Ce n'est qu'un projet que le peuple algérien est appelé à approuver ou rejeter en toute liberté», dit-il. Le président faisait allusion aux déclarations de certaines personnalités nationales, dont Hocine Aït Ahmed et Abdelhamid Mehri, qui considèrent que le projet de charte a éludé le volet politique de la crise et n'a pas été précédé d'un débat public. «Je suis investi de la plus délicate des responsabilités», martèle le chef de l'Etat sous les applaudissements nourris de milliers de personnes, pour la plupart des agents de l'Etat et des associations. «Le 29 septembre nous écrirons une nouvelle page de notre histoire quel que soit notre choix», poursuit le chef de l'Etat, interrompu à chaque fois par des familles de victimes du terrorisme, qui criaient à la hogra. Celle des terroristes qui avaient mis fin à la vie de leurs proches. Tout en reconnaissant que le peuple aura à faire à un choix difficile, en raison de la complexité de la question qui lui est soumise, Abdelaziz Bouteflika a estimé, toutefois, que le temps est venu pour mettre fin à l'effusion de sang. «Je suis là pour demander aux veuves et aux orphelins de m'ordonner de voter en faveur de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.» Pour le chef de l'Etat le terrorisme n'est pas une affaire de lutte entre deux armées régulières. L'Etat ne peut plus continuer à vivre dans le chaos; «15 ans barakat!», s'écrie le chef de l'Etat. Dans sa réponse à ceux qui l'accusent de blanchir les terroristes, en particulier les «laïcs» et/ou les «éradicateurs» Bouteflika fera savoir à ces derniers qu'il n'a de leçons à recevoir de personne en matière de lutte antiterroriste et de nationalisme. Le dossier de l'ex-FIS n'a pas été en reste dans l'allocution du chef de l'Etat: «Ceux qui ont allumé le feu au nom de l'islam n'ont pas leur place sur la scène politique.» Selon le chef de l'Etat, «ce qu'a fait le terrorisme même le colonialisme n'a pas osé le faire». On apprend d'ailleurs, que «l'armée coloniale n'a pas osé éventrer des et égorgé des enfants et des vieillards». La sempiternelle question identitaire a été évoquée par Bouteflika «Nous sommes des Amazighs que l'islam a arabisés», affirme l'orateur qui rappelle les conquêtes des Berbères sous l'étendard de l'islam, au point où grâce à eux l'islam est arrivé jusqu'à Poitiers. D'après Bouteflika, qui voulait ainsi rectifier le tir après les déclarations de Constantine, «l'islam demeure le ciment de l'unité nationale...ce n'est ni l'arabe, ni l'amazigh». Comme il n'a pas manqué de lancer des piques en direction du leader du FFS. «Vous vous êtes sauvés en 1994, au moment où des Algériens mourraient» Avant d'ajouter: «Les masques sont tombés après les 150.000 morts.» Enfin, le chef de l'Etat n'a pas omis de rappeler que même si le peuple algérien accepte de pardonner, ce n'est pas pour autant qu'il va oublier quinze années de souffrance et de sacrifices.