Le ministre des Finances S'il y a nécessité de revoir les dispositifs de soutien actuels, la révision ne sera pas «précipitée». Le ministère des Finances a été contraint hier d'apporter des clarifications sur la politique des subventions. Le Raouya a souligné que s'il y a nécessité de revoir les dispositifs de soutien actuels, la révision ne sera pas «précipitée» et ne sera pas appliquée de manière systématique et «indiscriminée». Il faut noter que le ministre a évoqué récemment sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale. «La levée des subventions destinées à l'énergie à partir de l'échéance 2019.» Une déclaration qui a suscité la réaction du parti de Ahmed Ouyahia (RND) lors de la réunion de son bureau politique. D'après cette formation, qui a appelé récemment le chef de l' Etat à briguer un mandat supplémentaire, «on ne sera pas prêt à lever les subventions dès 2019». A titre de rappel, tout en évoquant la fin des subventions, le ministre avait soutenu que «l'Etat n'opérera aucun changement sans mener une grande campagne de communication dirigée vers les citoyens». La polémique autour de la fin des subventions ou la mise en place de la politique de l'austérité, est suscitée non pas par la fin des subventions, mais par l'évocation de l'échéance à partir de laquelle elle sera effective, à savoir 2019, une année hautement électoraliste. Au-delà de cette polémique, le ministre des Finances et le Premier ministre, justifient la fin des subventions généralisées, par le coût excessif qu'elles représentent et par le fait qu'elles profitent beaucoup plus aux catégories plus aisées qu'aux couches défavorisées. Le ministère rappelle, à ce propos que «le ministre des Finances, avait relevé récemment, lors d'une émission de la Radio nationale, l'importance que les pouvoirs publics accordent à la préservation du pouvoir d'achat des catégories sociales les plus défavorisées et, dans cet ordre d'idées, aux efforts que l'Etat consent chaque année, dans ce cadre, sur le plan budgétaire». Ainsi, le soutien de l'Etat aux ménages et à l'économie a représenté, sur la période 2012-2016, une part de plus en plus élevée avoisinant 27% du PIB en moyenne. «L'analyse de la structure des subventions, à partir des résultats de l'enquête-consommation effectuée, a montré que les subventions profitent plus aux catégories les plus nanties qu'aux catégories aux bas revenus», souligne le ministère. Dès lors, «ce mécanisme généralisé de subventions, outre son coût excessif pour la collectivité, ne répond plus aux objectifs de réduction des inégalités et de protection des populations les plus vulnérables», fait-il valoir. Compte tenu de ce constat, «le besoin de réformer le système de soutien des prix s'impose comme un impératif économique», avance le ministère. Toutefois, explicite-t-il, «s'il y a nécessité de revoir les dispositifs de soutien systématique en vigueur, la révision ne sera pas précipitée et ne sera pas appliquée de manière systématique et 'indiscriminée''». Dans tous les cas, poursuit le ministère des Finances, «aucune mesure ne sera mise en oeuvre sans étude préalable et sans une large concertation». En effet, l'objectif demeure «la protection des catégories sociales les plus nécessiteuses en explorant toutes les options qui permettent d'opérer des transferts ciblés au profit des ménages les plus vulnérables». Dans ce sens, le ministère fait savoir que le soutien des produits énergétiques (électricité, gaz, carburants...) «absorbe 60% des ressources consacrées par les pouvoirs publics aux subventions qui ne passent pas par le budget de l'Etat, alors même que ce sont les catégories les plus favorisées qui en profitent le plus». C'est pourquoi, souligne-t-il, «une révision éventuelle des prix concernerait d'abord ces produits (énergétiques) avec le souci constant de préserver le pouvoir d'achat des couches les plus démunies». Pour rappel, les transferts sociaux ont atteint 1625 milliards de DA en 2017 contre 1 239 milliards de DA en 2010. Ce montant a été porté à 1760 milliards de DA durant l'exercice 2018, en hausse de près de 8% par rapport à 2017.