Mu par le voeu de renouer avec une paix perdue depuis quinze ans, le peuple algérien s'est rendu aux urnes et il a massivement voté «oui». Peut-on estimer que l'Algérie est définitivement sortie de la menace terroriste avec les résultats du référendum? Ou en d'autres termes, la paix sécuritaire peut-elle jaillir des urnes? la réponse est évidemment non. L'appel lancé via les urnes par le peuple algérien s'adresse, entre autres, à quelques centaines de personnes qui ont pris le maquis et qui s'y trouvent encore : des islamistes armés, des terroristes ou simplement des égarés. Mais «dans la structure dirigeante», le Gspc, se revendique d'une affiliation aux relents transnationaux, Al Qaîda de Ben Laden en l'occurrence. L'appel du peuple algérien peut trouver son écho dans des redditions qui peuvent en effet, déstabiliser les structures de cette organisation. Du moins les éléments périphériques estimés à plus de 700. Selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le nombre de terroristes en activité est actuellement estimé entre 800 et 1000 éléments «mais, précise le ministre, les manifestations terroristes sont celles d'une centaine de personnes». Des sources non vérifiées, rapportent que ces éléments périphériques du Gspc se sont manifestés à plusieurs reprises et exprimé leur désir de regagner leurs familles à la faveur de cette charte pour la paix et la réconciliation. Il est clair que le noyau dur du Gspc demeurera irréductible. Un noyau qui s'inscrit dans une «ynamique mondiale», qui dépasse toutes les frontières. Si aucun document officiel ne prouve que le Gspc est affilié à l'organisation de Ben Laden, si le rapport du département d'Etat américain de 2004 sur le terrorisme dans le monde a émis ce doute, il n'en demeure pas moins que le Gspc algérien épouse les mêmes revendications que celles d'Al Qaîda. Et ce depuis l'élimination par les services de sécurité de l'émissaire de Ben Laden en Algérie durant le mois de septembre de l'année 2002. Jusque l'action terroriste algérienne qui a été confinée à l'intérieur du pays entre les différentes branches armées. En définitive, les actions terroristes, même infimes, continueront à exister. Beaucoup de temps sera nécessaire pour en venir à bout. De même que la réconciliation entre toutes les franges de la société touchées par les quinze années de guerre sera, elle aussi, longue. «Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de réconciliation au lendemain du référendum» a déclaré le président de la République dans son dernier meeting de campagne qu'il a animé à Alger.