Ces événements viennent encore une fois renseigner sur le climat qui règne dans ce campus. De graves affrontements ont eu lieu hier matin entre les étudiants de l'université islamique Emir-Abdelkader de Constantine. Plusieurs blessés ont été dénombrés, dans un état jugé grave, et évacués vers l'hôpital universitaire de Constantine. C'était un véritable champ de bataille, qu'a dû vivre l'université islamique, après un calme précaire enregistré la semaine dernière , qui a nécessité le déplacement des forces de l'ordre. Au départ, faut-il le rappeler, encore, les étudiants se sont engagés dans une grève générale, suite à la décision du ministère de l'Education nationale, faisant état de la suspension de la charia du cycle secondaire. La trajectoire de la grève et le développement de la situation ont conduit les étudiants à observer une grève de la faim qui a duré trois jours. Après la trêve à cause des vacances d'été, les étudiants, soutenus par les organisations estudiantines à tendance islamiste, et certaines formations politiques, ont dû finalement céder à cette revendication, après le discours prononcé par le président de la République, lequel a clairement parrainé et défendu la décision de Benbouzid. Cependant, outre la revendication principale relative au maintien de la charia, les grévistes ne voulaient en aucun cas faire marche arrière quant à la réintégration des huit étudiants exclus. En effet, tout en soulevant le processus de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, prônée par le chef de l'Etat, les contestataires ont revendiqué et exigé de l'administration lors d'une assemblée générale la réintégration des étudiants. Pour sa part, l'administration a organisé le programme des examens de rattrapage, en exprimant sa volonté d'étudier le cas des huit étudiants. Quatre seront réintégrés après étude des recours, les quatre autres attendent toujours. Chose qui a contraint les étudiants à maintenir le mouvement de protestation en boycottant les épreuves de rattrapage, exigeant de l'administration le verdict du conseil disciplinaire d'abord. Hier, certains d'entre eux ont exprimé leur désir de poursuivre le cours des examens, ce qui a provoqué l'ire des opposants. Pour parvenir à maintenir la pression, les «irréductibles» ont empêché de force les étudiants désireux de passer leurs examens. C'est ainsi que des affrontements lourds de conséquences ont opposé ceux qui tiennent au mouvement de contestation et ceux qui appellent à reprendre le cours normal des études. Ces affrontements viennent encore une fois renseigner sur le climat «insalubre» qui règne actuellement à l'université Emir Abdelkader. Cette situation risque de perturber encore une fois un établissement qui a fait parler de lui l'année dernière. Pour l'heure, on ne sait pas si ces affrontements ont donné lieu à une escalade de violence. C'est en tout cas une situation qui fait craindre le pire, avec cette épreuve de force.