La 16e édition du festival de la chanson amazighe est annulée. L'équipe aux commandes de la commune de Béjaïa préfère dépenser l'argent pour la collecte des ordures dont aucune solution ne se dessine pour l'instant. Le traditionnel festival de la chanson amazighe n'aura pas lieu cette année. C'est le maire de la ville de Béjaïa qui l'a confirmé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. L'édile communal préfère consacrer l'argent alloué à cette manifestation culturelle à la collecte des ordures, dont aucune solution ne se dessine pour l'instant. Même s'il est vrai que Béjaïa ne peut pas chanter et danser les pieds dans les ordures, il reste que l'annulation de ce festival relève plutôt des appréhensions quant aux réactions citoyennes, dont la colère ne cesse d'enfler, notamment par rapport à la situation de l'hygiène communale. «Ce qu'appelle le maire la bonne foi'' à travers l'annulation de ce festival, cache plutôt d'autres raisons, estimaient, hier, les observateurs de la scène locale, qui parlent de la peur'' d'une réaction négative des citoyens à laquelle se grefferont les islamistes qui n'ont jamais été en sainteté avec ce festival.» «Le coeur ne peut pas y être pour le chant et la danse dans un milieu gangrené par l'insalubrité», commente ce citoyen. Ce n'est pas la première fois que le festival de la chanson amazighe subit des contrecoups. Durant les années 90 et 2000, le festival de la chanson amazighe a fait l'objet d'annulation et de report. C'est donc l'histoire qui se répète, même si le maire, Abdelaziz Mezougui, a pris soin de préciser qu'ils (lui et son équipe) «ne sont pas contre la culture et l'amazighité», rappelant les projets engagés avec le HCA, (Haut Commissariat à l'amazighité). Destinée à animer la ville durant la saison estivale et donner l'occasion aux jeunes artistes de la chanson amazighe d'exprimer leur talent, la manifestation qui regroupait chaque année des centaines d'artistes des différentes régions du pays, n'aura donc pas lieu. Une annulation qui illustre parfaitement l'échec de la présente saison estivale à Béjaïa Passant en revue la situation d'hygiène au niveau de la commune, le maire de Béjaïa reconnait la gravité de la situation ne manquant pas au passage de relever les blocages administratifs, une ritournelle toujours mise en avant par les responsables locaux pour expliquer leur échec. Dans son intervention le maire confirme le refus de certains élus et cadres communaux de collaborer s'engageant par la même occasion à procéder aux changements nécessaires dès le mois de septembre. Le maire affirme «avoir mal au coeur» devant l'état des lieux en matière d'hygiène, relevant que ce «fait ne date pas d'aujourd'hui». «Béjaïa a toujours été sale et ce n'est pas en six mois que nous réussirons à améliorer une situation noire dont nous avons héritée», dit-il encore. Manque de moyens matériels (cinq bennes-tasseuses seulement sont opérationnelles), l'absence des équipes de Blanche Algérie, les promesses des autorités non tenues, les blocages administratifs, sont autant d'arguments avancés par le maire pour expliquer «cette décadence». Revenant à la rumeur qui le donnait partant, Abdelaziz Merzougui dément affirmant qu'il «ne démissionnera pas pour faire plaisir à certains», même si, reconnaît-il «l'intention existait à un moment donné». «Certains veulent me pousser à jeter l'éponge», dit-il, sollicitant «l'aide de tous». Dans la foulée le maire de Béjaïa appelle les associations tous types confondus à se joindre à la réunion qui aura lieu vendredi prochain au siège communal pour dialoguer en vue de trouver des solutions à la situation qui prévaut à Béjaïa. «Il est facile de critiquer lorsqu'on ne connaît pas la véritable réalité du terrain», rétorque-t-il à l'endroit de ceux et celles qui ne cessent pas de dénoncer «l'énergie de l'Assemblée». «Patientez, donnez-nous du temps, nous travaillons pour améliorer la situation», dit-il à ses administrés.