«Je ne vois pas pourquoi on changerait la Constitution puisque la charte a été adoptée à 97,35%. Le ministre de l'Intérieur ne semble pas être du tout d'accord avec une révision de la Constitution. Interrogé, en marge de la sortie de la 7e promotion féminine des agents de l'ordre public, tenue, hier à l'école de Aïn Benian, sur une éventuelle révision de la Constitution, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Nouredine Yazid Zerhouni, a déclaré clairement qu'«il ne voit pas pourquoi on changerait la Constitution, puisque la charte a été adoptée à 97,35%.» Cette déclaration fracassante traduit clairement la conception du ministre de l'Intérieur sur le sujet en question. Le ministre ne voit pas, en effet, l'intérêt d'une révision de la Constitution, puisque le peuple vient de mandater le président de la République, avec une majorité écrasante, pour prendre des mesures et procéder même à l'adoption des lois. Donc, aux yeux de Zerhouni, le président a les pleins pouvoirs pour conduire résolument le processus de réconciliation à son terme et même promulguer des lois en cas de nécessité. Ce dernier rejoint l'avis du chef du gouvernement qui avait déclaré récemment, dans une émission télévisée, que la révision de la Constitution n'est pas du tout à l'ordre du jour. Comparativement au représentant personnel du chef de l'Etat, en l'occurrence, M.Belkhadem, ces deux responsables, ne sont apparemment pas trop favorables à un amendement de la Constitution. Ceci dit, que la question de la révision n'a pas été abordée au niveau du gouvernement. Pourtant, le secrétaire général du FLN a soulevé à plusieurs reprises, durant la campagne référendaire pour la charte nationale cette thèse. Il est même revenu largement sur cette question lors d'un point de presse qu'il a animé jeudi dernier, pour confirmer réellement la proposition de révision de la Constitution. Il a exprimé, avec toute franchise, son désir, voire son souhait d'aller vers un prolongement du mandat présidentiel. «Je suis totalement pour un septennat», avait-t-il précisé tout en expliquant que ce mandat permettra au président de mieux achever ses projets. Pour lui, le prolongement du mandat assure également une stabilité politique pour le pays. En effet, ce voeu a trouvé son écho au sein des cadres du parti, lesquels s'apprêtent, de leur côté, à ouvrir un débat national sur cette question. Sachant que le RND et le FLN constituent l'essentiel de l'Alliance présidentielle, le retour de cette polémique promet des rebondissements politiques «passionnants» dans les prochains jours.