Qui n'avance pas recule. Il se passe quelque chose de bizarre au ministère de l'Agriculture ces jours-ci. Depuis le début de la semaine en cours, il n'est question que de production en 2017. On commence par nous rappeler, dimanche dernier, que la production des céréales a dépassé les 34,7 millions de quintaux en...2017. Alors que les moissons-battages 2018 battent le plein. Le jour d'après, soit lundi dernier, un communiqué de ce ministère indique que la production de dattes a été de 10,58 millions de quintaux en...2017. La même information qui avait été donnée le 31 octobre dernier par la Chambre de commerce et d'industrie (Caci). Rappelons que la récolte 2018 de dattes aura lieu dans quelques petites semaines. Toujours au cours de la journée de lundi dernier, un bilan a accompagné la visite dans la wilaya d'Alger du ministre de l'Agriculture, Abdelkader Bouazghi. Un bilan qui fait état «d'une production agricole (dans la wilaya d'Alger, Ndlr) de plus de 56 milliards DA en...2017». C'est tout de même intrigant ce recours inhabituel aux archives des récoltes passées alors que celles de 2018 sont soit en cours ou le seront dans très peu de temps. A ce questionnement est venu s'ouvrir une piste empruntée lundi dernier par Bouazghi qui «a fait savoir que son secteur suivait les orientations consistant à ne pas toucher et protéger les terres agricoles fertiles, et à oeuvrer à régulariser définitivement la situation juridique de ces terres en recensant chaque hectare non exploité». Le problème est que le ministre dit la même chose depuis le début de l'année. A Tébessa le 29 janvier dernier, il a affirmé que ces terres inexploitées trouveront leur solution dans «la constitution de commissions communes de wilayas regroupant plusieurs secteurs dont celui des ressources en eau pour mieux cerner la problématique du foncier agricole». Le 22 avril dernier, le ministre est revenu sur le sujet à la clôture des travaux des ateliers de préparation des Assises nationales d'agriculture. Il avait mis l'accent sur «la nécessité de trouver une solution aux terres arables inexploitées». Quatre mois après nous sommes toujours à la recherche de solutions de ces terres inexploitées. Un mois plus tard, le 29 mai dernier, le ministère de l'Agriculture publie un communiqué dans lequel il est spécifié que «le foncier agricole est l'une des priorités de l'Etat et on doit poursuivre l'opération de récupération des terres non exploitées et leurs affectations aux porteurs de projets intégrés». Et pour finir, lors d'une visite à Alger lundi dernier, Bouazghi a «fait part de sa détermination à récupérer les terres agricoles non exploitées». Voilà donc six mois au moins que ce problème perdure. Et que les surfaces cultivées ne pouvaient pas augmenter. Alors et lorsqu'on se rabat sur les récoltes de 2017, il y a de fortes chances que celle de 2018 ne soient pas plus performantes. On voudrait bien nous tromper, mais nous sommes tellement habitués au «langage» du comportement de nos responsables, qu'il y a peu de chance que notre production agricole de 2018 soit meilleure que celle de 2017. C'est la faute à pas de chance!