Le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazghi a indiqué lundi a Alger que l'inexploitation effective des terre était l'un des principaux obstacles qui entravent la croissance du secteur de l'agriculture dans notre pays. S'exprimant lors des Assises nationales de l'Agriculture, M. Bouazghi a fait état de 300.000 hectares exploités sur un total de 1,7 millions d'hectares octroyés dans le cadre des contrats de concession ou de mise en valeur. Il a indiqué, à ce titre, que cette situation était "un réel obstacle" au développement du secteur, appelant tous les walis à intervenir en vue de récupérer les terres agricoles inexploitées pour les orienter vers les partes désirant les mettre en valeur, en vertu du principe de "la terre appartient à celui qui l'exploite", a-t-il ajouté. 64% des terres arables sont exploitées, soit 8,5 millions d'hectares, ce qui nécessite d'intensifier les efforts afin d'inciter les opérateurs à investir dans plus de 3 millions d'hectares inexploités, a indiqué M. Bouazghi, mettant l'accent sur la nécessité de faire face au phénomène de détournement des terres agricoles fertiles à d'autres fins. Evoquant les efforts déployés dans le sens de la régularisation du foncier agricole, le ministre a souligné que l'opération de reconversion des contrats de jouissance en des contrats de concession à permis la régularisation de 180.000 contrats sur un total de 220.000 contrats concernés, appelant les walis à redoubler d'efforts afin de régulariser les cas en suspens avant la fin de l'année. M. Bouazghi a, par ailleurs, réaffirmé l'engagement de l'Etat à libérer les initiatives, à soutenir l'investissement privé dans le domaine agricole, à encourager le secteur agroalimentaire qui est mis à profit par les pouvoirs publics pour absorber et valoriser l'excédent de la production agricole et à réunir toutes les conditions à même de booster les importations de produits agricoles, notamment par l'adoption d'un système national du label de qualité. Le ministre a invité les agriculteurs à améliorer leurs performances et à rationnaliser l'utilisation des eaux d'irrigation par le recours aux techniques d'économie d'eau et aux techniques d'irrigation modernes, rappelant l'objectif du Gouvernement de porter les superficies irriguées de 1,3 million d'hectare actuellement à 2 millions d'hectare les prochaines années. Concernant le bilan du secteur agricole au cours des dernières années, M. Bouazghi a indiqué que l'Etat avait consacré près de 3.000 milliards de dinars depuis 2000 à la production nationale auxquels s'ajoutent les investissements du secteur privé, ce qui a permis d'opérer un bond qualitatif en matière de production agricole avec une hausse de 200% dans certaines filières. Le ministre a également cité les décisions historiques d'effacement de la dette des agriculteurs, en 2001 et 2009, pour un montant global de 22 milliards de dinars, ainsi que le lancement d'un programme d'appui aux activités agricoles, en 2009, qui se poursuivra en dépit de la conjoncture financière difficile que traverse le pays.