L'ADE vient de mettre en place des dispositifs pour préserver l'eau et engage des travaux de réfection des conduites vétustes. La rareté de l'eau dans les robinets se répand telle une traînée de poudre. Depuis quelques jours la ville de Bouira qui était alimentée 24 h/24, connaît des coupures qui parfois durent toute la journée. Même si la raison est quelquefois en relation directe avec des travaux d'entretien, ou pour colmater des fuites, il reste que bon nombre attribue ces coupures à une gestion de plus en plus draconienne de l'eau. Dans les villages, la crise est plus aiguë. Récemment et dans un reportage, nous avons évoqué les souffrances des habitants de Zaâknoun dans la commune d'El Adjiba, celle des citoyens de la région de Ahl El Ksar, celle des habitants de Maâla, Guerouma... pour ne citer que ces cas dans une longue liste. Dernièrement, les citoyens de Choukrane, commune de Chorfa, ont rallié dans un mouvement de protestation leurs homologues d'Aghbalou, Thiksiridène, Ath Hamdoun... un groupe de localités alimentées depuis la source noire et du barrage de Tilesdit dans le cadre des grands transferts. Malgré les sommes colossales allouées, le liquide vital peine à couler dans les robinets. L'ADE vient de mettre en place des dispositifs pour préserver l'eau et engage des travaux de réfection des conduites vétustes. Parce que le coût de l'eau reste faible, certains citoyens et sous le regard complaisant des responsables abusent. C'est le cas particulièrement de ceux qui, à chaque début de soirée, lavent les devantures de leurs magasins à grande eau. D'autres n'hésitent pas à laver leurs véhicules, en abusant de cette disponibilité de l'eau quand dans d'autres quartiers les citoyens guettent le robinet. Dans les immeubles, l'installation des pompes perturbe le débit. La livraison des nouveaux logements est l'autre facteur qui oblige l'ADE à réguler la situation au quotidien. En réalité, cette situation n'est pas nouvelle. Au milieu du mois de juillet, les habitants de plusieurs localités de la wilaya ont fait entendre leurs voix par une protestation de rue. En effet, plusieurs villages de la commune d'Ath Mansour ont exprimé leur courroux et passer carrément à la fermeture du siège de la commune. Ils ont protesté contre le manque d'eau potable dans les robinets, en dépit des déclarations rassurantes des responsables en charge du secteur. La patience a des limites: les habitants ont dû attendre 22 jours sans eau, malgré les multiples et incessantes réclamations. Il est utile de rappeler que depuis l'année dernière, les habitants de cette wilaya ne cessent d'attirer l'attention mais en vain. On se rappelle des plaintes inaudibles et des cris de colère exprimés par les villageois de Djaâfra, Ouled Ali, Bouslaha et Garaba relevant de la commune et de la daïra de Sour El Ghozlane.