L'ensemble des partis se trouvent ainsi intéressés par la prochaine consultation électorale. Les partielles sont l'un des principaux moteurs de la relance de l'activité politique dans la région. En effet, durant plus de trois années, alors que la Kabylie brûlait, les partis politiques, en dehors de ceux ayant un véritable ancrage localement, assistaient les bras croisés à l'enfoncement de la région dans les abysses de la violence, les partielles viennent de voir se mobiliser pratiquement toutes les forces partisanes. Ces forces, y compris celles qui se sont doucement laissées bercer par les douceurs du silence souvent bien commode et celles qui, à un moment ou un autre des événements, ont cru bon de prendre des positions proches de celles d'un procureur de la République dans un prétoire face à des criminels. L'ensemble des partis et même des particules se trouvent ainsi intéressés par la prochaine consultation électorale. Certes, et c'est ce qui va renforcer la légitimité des futurs élus, plus les candidatures seront nombreuses et plus le choix des hommes, qui se verront confier les charges de gestion des assemblées locales, sera en principe facile. Les indépendants, un moment tentés par l'aventure, semblent ne plus pouvoir suivre le rythme et décrocher l'un après l'autre. Il reste, certes, des gens pugnaces qui vont aller au bout et relever le défi, mais il semble bien qu'ils ne seront pas des masses. Pour ce qui est des principaux partis engagés dans cette «bataille», tels le FFS, le RCD, le FLN, le PT et le RND, les choses semblent avancer doucement. Ainsi, le RCD, contacté, dira par le biais de M.Boudiaf Boussad que, «jusqu'à hier, plus de 40 dossiers de candidature ont été déposés auprès de la Drag. Et le travail continue». Selon M.Boudiaf qui parle de «situation très sereine pour le parti», «alors que durant la première journée, la Drag n'a trouvé aucune difficulté à accepter les dossiers avec le programme des candidats en français, c'est au bout de dix dossiers que l'on s'est avisé qu'il fallait le programme en arabe». A propos des contacts avec le FFS, M.Boudiaf dira que «c'est sur le terrain que les choses se font en dehors de tout contact avec les appareils». Et d'ajouter que «pour l'heure, ces contacts, qui concernent uniquement la surveillance commune des urnes, se sont matérialisés au niveau de trois communes». Comme il ajoute que le principe d'appeler à voter pour un parti, ici le FFS dans les communes, où le RCD n'a pas de listes, et inversement semble admis. Pour le RND, c'est le responsable du bureau régional, M.Mokadem, qui, contacté, dira: «Le RND est en pleine période de préparation. C'est ainsi que jusqu'avant-hier, plus de 40 communes étaient dotées de listes et ces listes déposées.» Jusqu'à hier en fin de matinée, la commission électorale de ce parti n'a pas terminé son travail. M.Mokadem affirme que «la présence des cadres est tellement importante que le choix est difficile, mais mis à part cela, aucun autre problème n'est à signaler. Enfin, il nous faut préciser que ce qui nous intéresse, ce n'est pas tant le nombre de sièges, mais plutôt la sortie de cette région des affres qu'elle a connues et enfin la relance économique et la stabilité». Pour ce qui est du FFS, alors que le fédéral était quasi injoignable car présidant la commission de préparation qui siège sans désemparer, nous avons pu joindre un militant qui refuse cependant, par respect au fédéral, de donner son identité: «Le parti a déjà achevé plus de 63 dossiers et avec cette rallonge de temps, on pense pouvoir être présents dans les 67 communes, et à l'heure. Comme tous les partis démocratiques, nous avons des problèmes de classement et c'est normal, ce qui prouve en fait que le FFS est toujours une force bien réelle.» Comme notre vis-à-vis précise que «le parti a toujours été aux côtés des populations et continuera à se battre pour elles». Pour ce qui est des éventuelles alliances, il est affirmé que le parti est pour l'autonomie de décision et que si des alliances peuvent ou doivent se faire, ce ne sera qu'après les résultats des élections que cela pourrait éventuellement se décider. Le FLN, dont la commission idoine semble en réunion permanente, n'a pu être joint. Cependant, selon des militants de ce parti, «les dossiers sont quasiment prêts et le FLN créera la surprise en Kabylie en amorçant un retour sur scène des plus spectaculaires». Les autres partis, mis à part le PT qui compte un capital sympathie assez important, semblent aller vers une participation-figuration.