L'Etat doit sévir contre ces caïds Les forces combinées de la gendarmerie et la police se mobilisent sur le terrain en cette période de saison estivale vide et sanglante tirant à sa fin. «Les cinq personnes présumées impliquées dans le meurtre du jeune estivant de Oued-Souf à Lotta, commune de Souk El Tenine, sont arrêtées», c'est ce qu'a indiqué jeudi le procureur général près le tribunal de Kherrata Merabet Omar, lors d'un point de presse, précisant qu'«ils comparaîtront devant l'instance judiciaire dimanche. Lors du même point de presse, le procureur général près le tribunal de Kherrata a souligné que «l'enquête de poursuit toujours pour mettre toute la lumière sur cette affaire qui a fait l'objet d'un large débat ces derniers jours tant au niveau local que national». D'après les premiers témoignages recueillis, «c'est suite à un différend sur le montant du droit de stationnement à payer que l'altercation a éclaté entre les prétendants à la gestion du parking sis à la cité Lotta et le jeune estivant venu de la ville de Meghaïer, wilaya d'El-Oued». Venu le premier août dernier pour un séjour en bord de mer, un jeune originaire de Oued Souf, une communauté qui a pour habitude, à l'instar de celles de toutes les régions de l'est du pays, de choisir Béjaïa en cette période, ne savait pas qu'il allait y laisser la vie. Tabassé par des parkingueurs, ce jeune a rendu l'âme dans la matinée de mardi dernier, à l'hôpital Khellil Amrane de Béjaïa. Ayant refusé légitimement de payer 200 DA de droits de parking, au début du mois, sur la plage de Lotta, à Souk El Tenine, les parkingueurs se sont acharnés sur lui sous le regard des membres de sa famille. C'est là l'une des facettes de l'insécurité qui singularise les plages, pas seulement de Béjaïa, mais à travers celles de tout le pays. Des exemples similaires, sont légion, illustrant un peu plus le laxisme des autorités, plus promptes à interdire une manifestation politique ou culturelle, que de sécuriser le simple citoyen, venu se reposer après une année de labeur. Et on ose parler de la destination Algérie. Quelque chose ne va certainement pas. Le laxisme à l'égard des agresseurs devient incompréhensible. Trop, trop, les autorités locales et les services de sécurité de par leur laxisme, sont tout autant coupables que les agresseurs. Cela ne consolera en rien la famille du défunt «assassiné» à Béjaïa pour une histoire de ticket de parking. Les engagements des autorités quant à l'éradication de ce fléau n'ont jamais été suivis d'effet, ce qui encourage «les voyous» s'installant en maîtres des lieux. Ils détiennent le pouvoir absolu. Ni le «plan bleu» ou encore «azur» n'est en mesure d'assurer la sécurité des estivants. La nouvelle de son agression a plongé le pays dans l'émoi. Le drame a fait le tour des rédactions et des réseaux sociaux. Tous ont condamné l'acte réitérant le caractère hospitalier des gens de la région, qui ne devrait pas être altéré par quelques «voyous», ayant profité du «laxisme» pour certains et de «la complicité» des autorités pour d'autres. La société civile a largement condamné l'acte et à la faveur du décès du jeune de Oued Souf, la société civile de Béjaïa s'est mobilisée jeudi matin pour un rassemblement de recueillement devant le siège de la wilaya. Sur place, les militants ont déposé une gerbe de fleurs et se sont recueillis à la mémoire du jeune agressé mortellement. Dans l'après midi d'avant-hier, les services de sécurité ont organisé une opération de «ratissage» sur les plages de Tichy, Aokas et le site touristique la Brise de mer. Tardive, cette opération a permis de déloger de nombreux squatteurs des plages et la saisie de leurs matériels. Cette opération combinée entre la Gendarmerie nationale et les services de police s'est soldée par 108 opérations de contrôle d'identité et 73 autres à travers une fouille corporelle. 87 véhicules, 12 commerces, 123 tentes ont été contrôlés. Trois dossiers judiciaires ont été constitués à l'encontre des contrevenants, qui seront poursuivis notamment pour exploitation d'un lieu illicitement et exercice d'activité au noir. Cette opération est appelée à se renouveler au niveau d'autres stations balnéaires dans une démarche de sécurisation des estivants durant une saison estivale qui tire à sa fin et qui aura été l'une des plus médiocres qu'a connues la région de Béjaïa ponctuée par un meurtre qui n'aurait pas dû avoir lieu si tout un chacun avait pris au sérieux sa mission.