Partir pour une trempette sur les plages du pays est trop risqué de notre temps. Le laxisme des pouvoirs publics et parfois leur complicité font des dégâts. On compte nos morts dans une période censée être celle de la villégiature. Tabassé par des parkingueurs, un estivant originaire du sud du pays a rendu l'âme hier matin à l'hôpital Khellil Amrane de Béjaïa. Ayant refusé légitimement de payer 200 DA de droits de parking, au début du mois, sur la plage de Lotta, à Souk El Tenine, les parkingueurs se sont acharnés sur lui sous le regard des membres de sa famille. C'est là l'une des facettes de l'insécurité qui singularise les plages, pas seulement de Béjaïa, mais à travers celles de tout le pays. Des exemples similaires, sont légion, illustrant un peu plus le laxisme des autorités, plus promptes à interdire une manifestation politique et ou culturelle, que de sécuriser le simple citoyen, venu se reposer après une année de labeur. Et on ose parler de la destination Algérie. Quelque chose ne va certainement pas. Le laxisme à l'égard des agresseurs devient incompréhensible. Trop trop, les autorités locales et les services de sécurité de par leur laxisme, sont tout autant coupables que les agresseurs. Cela ne consolera en rien la famille du défunt «assassiné» à Béjaïa pour une histoire de ticket de parking de Les engagements des autorités quant à l'éradication de ce fléau n'ont jamais été suivis d'effet, ce qui encourage «les voyous» s'installant en maîtres des lieux. Ils détiennent le pouvoir absolu. Ni le «plan bleu» ou encore «azur» n'est en mesure d'assurer la sécurité des estivants. Le laxisme est tel que des méfaits sont quasi quotidiens. Un homme égorgé par-ci pour une place de parking, un autre se fait agresser par-là, sous le regard de ses enfants et de sa femme. Les parkingueurs menacent, rackettent et quand le citoyen refuse de céder, ils tuent... Des dizaines, voire des centaines, d'estivants payent le prix de «ce laisser-faire» des autorités locales et sécuritaires. «Le laxisme n'est pas gratuit», précisent de nombreux observateurs. Il cache un commerce juteux sur le dos du citoyen. A Béjaïa, un estivant succombe suite à son agression sept jours après. A M'sila, un jeune de 20 ans a payé de sa vie le tribut de cette anarchie. Ce n'était pas sur une plage. La victime de Béjaïa s'ajoute à une longue liste de victimes du diktat des voyous squattant les rues et les plages des villes algériennes, devant le «laxisme» des autorités locales, dénoncé par la société civile et la presse locale. Combien de fois avons-nous fait état dans ces mêmes colonnes d'agressions, de vols et de cambriolages, autant dans les domiciles et les commerces que sur les plages? Parfois on devance même les autorités sécuritaires. Les estivants sont assaillis par des gardiens de parkings aux comportements désobligeants. Nous l'avons trop dit, même en ouvrant les guillemets aux dizaines d'estivants qui se disent «choqués par les agissements coléreux de certains gardiens de parking avares de sourire et de politesse». Intimidés, voire menacés par ces jeunes qui ne semblent reculer devant rien, toute résistance peut être synonyme d'agression et parfois de mort. Jusqu'à quand?