La quiétude s'affiche sur le visage des gens. Deuxième jour du mois de Ramadan. A la différence des années passées, durant lesquelles, ce mois était synonyme de crainte, de peur, cette année et après deux journées et une nuit, la quiétude s'affiche sur le visage des gens. Les gens en effet ne sont plus pressés de rentrer. Ainsi au premier jour, nous avons vu des fourgons à destination de Lakhdaria prendre le départ une heure avant le ftour. Même remarque pour ceux assurant les lignes de Sour, Bechloul, M'chedallah, Ahl Laksar... au courant des informations parlant de redditions les citoyens ont retrouvé leurs habitudes d'antan. Les marchés ne désemplissent pas, et de nombreuses font le plein de provisions. Certes la concorde civile et la reddition des éléments de l'AIS avaient considérablement réduit l'insécurité qui prévalait à Bouira mais ne l'a pas complètement éradiquée. Pour mémoire, la ville de Bouira, entre 1995 et 1997, avait enregistré 18 attentats dans et autour de la ville. Depuis l'avènement de la loi sur la concorde, le nombre allait se rétrécir telle une peau de chagrin puisque depuis 1999 jusqu'en 2004, un seul crime a été perpétré contre un policier en faction à la sortie sud de la ville. L'année dernière aussi une attaque a visé une patrouille de police dans le même quartier, Zerrouki. Cet attentat avait rappelé aux gens l'existence du terrorisme après une longue accalmie. Les services de police eux ne baissent pas les bras. Ils ont procédé à la traduction en justice de l'émir Mokdad Allel alias Abou Houraïra l'auteur avéré d'un attentat contre une patrouille de la Bmpj de Bouira, acte perpétré en 2002 au quartier Sorecal quand il a tiré sur un policier qui l'avait interpellé pour vérification d'identité. Le criminel a rejoint le maquis depuis 1992 et assumait la fonction d'adjoint d'émir d'une phalange domiciliée dans la région de Boghni (wilaya de Tizi Ouzou). Parmi les autres faits d'armes des éléments de police qui sillonnent les artères de la ville, des embuscades sont tendues dans des lieux réputés dangereux ont permis la mise hors d'état de nuire il y a trois mois de dangereux terroristes de Ouled Bouchia au sud-est de la ville. Nous avions pour la première soirée, remarqué un impressionnant dispositif tout autour et à travers la ville. «Malgré la large approbation de la charte pour la paix qui, à ne pas en douter, réduira les capacités des terroristes, nous restons vigilants et continuerons à combattre le terrorisme sous toutes ses formes...», nous dira un élément de la Bmpj. Approchés par nos soins, le responsable précisera que pour le mois de Ramadan, il y a un dispositif particulier assuré la nuit par la Bmpj. La journée le gros du travail est confié à la police de proximité et autres AOP. Avant le ftour, les équipes de la Bmpj renforcent les effectifs pour assurer la sécurité. En plus des équipes en faction, la sûreté de wilaya a mis en place des équipes pédestres et des patrouilles mobiles.