L'association Project'Heurts a organisé, jeudi dernier, à la cinémathèque de Béjaïa, une projection-débat du dernier film en tamazight, Si Mohand U M'hand, produit par Liazid Khodja et réalisé par Rachid Benallal. Présent dans la salle, ce dernier a avoué au public tout le mal qu'il s'est donné pour réussir ce film «afin que, dira-t-il, le personnage mythique ce Si Mohand soit à la hauteur d'un Rimbaud». Enumérant les difficultés rencontrées sur le terrain, il ajoutera que «c'est dans la souffrance, qu'on fait des films en Algérie. Il faut être un fou pour faire du cinéma.» Il citera à titre d'exemple, le manque effarant de comédiens. «Sur cent personnages du film, trois seulement sont des professionnels», a-t-il déploré. Mais, pour lui, réaliser un film sur le plus grand poète kabyle, est une sorte de défi qu'il fallait bien relever. «Les jeunes d'aujourd'hui, soutient-il, ont des référents culturels différents, on voudrait dès lors les ramener à nous en faisant du cinéma». Cela était bien le cas le week-end passé, car le public présent dans la salle a suivi avec grand intérêt le film qui sera d'ailleurs retenu à l'affiche pour une durée indéterminée à raison de deux séances par jour, 14h et 16h30, excepté les mercredis.