«Le gouvernement s'entête à considérer le recours à la planche à billets (...), comme une parade à la crise économique...» A travers le communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique tenu hier au siège du parti à Alger, Talaie El Hourriyet déclare privilégier les démarches communes de l'opposition sur les initiatives individuelles. Ce parti dit «avoir pris note des initiatives prises par des partis de l'opposition pour une sortie de crise». «Si Talaie El Hourriyet privilégie, naturellement, les démarches communes de l'opposition, il ne sous-estime pas, pour autant, les initiatives individuelles et considère que chacune d'elles a ses propres mérites», peut-on lire également. La formation de Ali Benlis indique «constater, avec intérêt, que ces initiatives convergent sur l'essentiel: le diagnostic concernant la crise de régime, la volonté de résoudre cette crise par le dialogue et la réunion des conditions pour un scrutin régulier, transparent et loyal comme le passage obligé pour la sortie de crise». Il est rappelé que «Ali Benflis a, lui-même, présenté, avant même la création du parti Talaie El Hourriyet, une démarche de sortie de crise qui intègre, notamment ces trois éléments». Le parti du candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2004 et 2014, dresse un véritable réquisitoire contre le pouvoir politique en place: «Face à une opposition responsable, soucieuse de contribuer à une sortie de crise (...)le pouvoir politique en place persiste dans le déni de réalité et la fuite en avant, en niant l'existence même de l'impasse politique, repoussant toutes les initiatives des partis d'opposition, pour imposer son agenda, articulé, essentiellement, autour du maintien du statu quo». «Ne reculant devant rien pour discréditer l'opposition, les tenants de l'ordre établi n'hésitent pas à accuser les auteurs de ces initiatives de vouloir semer la fitna et déstabiliser le pays», est-il relevé. Poursuivant sur la même lancée, il est indiqué: «Comme à son habitude, en lieu et place du dialogue, le pouvoir réagit par, l'invective, l'intimidation, la menace et la provocation, à toute démarche qui ne s'inscrit pas dans la lignée de sa feuille de route.» Il prétend que «l'Etat n'est plus l'Etat de tous les Algériens, mais seulement l'Etat des clientèles politiques, économiques et sociales qui gravitent autour des centres de décision et lui donnent l'illusion qu'il est efficacement relayé dans toute la société». Sur le plan économique, Talaie El Hourriyet s'étonne de «l'entêtement du gouvernement, enfermé dans sa certitude que le recours à la planche à billets et la revalorisation relative et sans doute conjoncturelle des cours du pétrole, constituent une parade à la crise économique». «Le gouvernement continue d'ignorer les mises en garde des experts nationaux et des institutions internationales sur la fragilité de l'économie nationale et les perspectives inquiétantes pour les trois prochaines années et à renvoyer à plus tard les réformes structurelles indispensables pour une solution durable à la crise économique, pour des raisons politiciennes, mais également de crainte de heurter des intérêts économiques de puissants lobbies dont les fortunes colossales se sont constituées à l'abri de l'économie de rente et qui, aujourd'hui, sont partie prenante à la décision économique», ajoute-t-on.