Le pouvoir politique en place persiste à nier l'existence de l'impasse politique, pour imposer son agenda autour du maintien du statu quo, selon le BP du parti d'Ali Benflis. Soutien aux initiatives de l'opposition, mise en garde contre "les dérives" du pouvoir et dénonciation de la conduite économique du pays : le parti Talaïe El-Houriat de l'ancien Premier ministre, Ali Benflis, a employé des termes durs pour qualifier la situation actuelle du pays. Dans un communiqué rendu public hier à la suite de la réunion de son bureau politique, Talaïe El-Houriat a dénoncé "la diversion" qu'utilise le pouvoir pour fuir les propositions de l'opposition. "Face aux partis d'opposition qui s'efforcent d'enclencher un dialogue pour une sortie de crise qui est la priorité des priorités, le pouvoir politique en place tente de faire diversion en s'adonnant, à travers ses clientèles politiques, à une certaine agitation sur la scène politique pour donner une impression de normalité de la vie politique de notre pays et faire oublier le vide politique au sommet", note le document du parti de l'ancien Premier ministre. Le parti accuse le pouvoir de pratiquer "l'invective, l'intimidation, la menace et la provocation" aux "lieu et place du dialogue politique". "(...) Face à une opposition responsable, soucieuse de contribuer à une sortie de crise pour épargner à notre pays des dérapages aux conséquences imprévisibles, le pouvoir politique en place persiste dans le déni de réalité et la fuite en avant, en niant l'existence même de l'impasse politique, repoussant toutes les initiatives des partis d'opposition, pour imposer son agenda, articulé, essentiellement, autour du maintien du statu quo", note le parti politique. Par "déni des réalités", Talaïe El-Houriat désigne notamment "le vide politique au sommet" de l'Etat, en référence à la maladie du chef de l'Etat qui ne lui permet pas d'accomplir ses missions convenablement. "La décision économique" aux mains des "lobbies" Face à cette situation, le parti d'Ali Benflis rappelle les "bonnes intentions" de l'opposition. "Si Talaïe El-Houriat privilégie, naturellement, les démarches communes de l'opposition, il ne sous-estime pas, pour autant, les initiatives individuelles, et considère que chacune d'elles a ses propres mérites" et considère que toutes les initiatives partagent le même "diagnostic concernant la crise de régime, la volonté de résoudre cette crise par le dialogue, et la réunion des conditions pour un scrutin régulier, transparent et loyal comme le passage obligé pour la sortie de crise". Les inquiétudes de Talaïe El-Houriat ne s'arrêtent pas aux sujets politiques. Le parti "s'inquiète de la détérioration des indicateurs économiques" et s'étonne de "l'entêtement du gouvernement, enfermé dans sa certitude que le recours à la planche à billets et la revalorisation relative et sans doute conjoncturelle des cours du pétrole constituent une parade à la crise économique". Il accuse le pouvoir de vouloir "renvoyer à plus tard les réformes structurelles indispensables pour une solution durable à la crise économique pour des raisons politiciennes" et pense que le pouvoir ne veut pas "heurter des intérêts économiques de puissants lobbies dont les fortunes colossales se sont constituées à l'abri de l'économie de rente et qui, aujourd'hui, sont partie prenante à la décision économique". Le parti politique rappelle que "la crise que vit notre pays est globale et multidimensionnelle". La crise "recouvre, à la fois, des dimensions politiques, morales, économiques, sociales et culturelles intimement liées, mais elle est avant tout politique et requiert une solution politique", recommande la formation politique. Ali Boukhlef