Le sécrétaire général du FLN avec un membre de la famille Abane Le FLN s'est réapproprié le terrain, hier, à l'occasion de la célébration du double anniversaire du congrès de la Soummam et de la Journée nationale du Moudjahid en réhabilitant Abane Ramdane et l'ensemble des héros de la révolution. Le Front de Libération nationale a frappé fort hier à Béjaïa. En dépêchant sa direction nationale à Ifri Ouzellaguen pour honorer l'une des figures proues du congrès de la Soummam, le FLN s'est réapproprié non seulement le terrain, mais toute l'histoire de la guerre de Libération nationale. «C'est ici que le FLN est né, c'est ici que la révolution s'est structurée, c'est ici que l'Etat algérien est né», a déclaré Ould Abbès, secrétaire général du FLN qui est le premier SG du vieux parti à effectuer un tel déplacement depuis l'inauguration, en 1984, du musée du Moudjahid par le défunt président Chadli. Ould Abbès a rassuré que «le FLN a depuis toujours été au pouvoir et le restera encore». Dans un discours empreint d'émotion, le chef de file du FLN a retracé toute l'histoire de la guerre de Libération à compter du premier novembre jusqu'aux accords d'Evian en passant par les étapes du Nord-Constantinois et du congrès de la Soummam. «Hier Nous avons honoré Zighoud Youcef, aujourd'hui c'est autour de Abane Ramdane l'architecte du congrès de la Soummam, le premier congrès du FLN s'est tenu dans cette petite maisonnette», déclara-t-il d'emblée. «Nous avons aujourd'hui rendez-vous avec l'Histoire.» «Comme l'a décrété le président de la République Abdelaziz Bouteflika, c'est la réconciliation avec l'histoire en décidant de réhabiliter tous les acteurs de la révolution algérienne», une décision qualifiée par Ould Abbès «d'humaine et d'historique». Chaque chahid ou moudjahid ayant pris part à la révolution et qui jusque-là a été écarté sera réhabilité», affirme-t-il comme pour préciser la décision du président de la République citant un par un les héros de la révolution. «Notre démarche s'inscrit dans ce sens, On est venu se réapproprier l'histoire, c'est ici que l'histoire de l'Etat algérien a commencé», affirme Ould Abbès en regrettant qu'«aucun secrétaire général du parti ne soit venu ici depuis 1984». Il s'engagera sur le champ a inscrire ce sanctuaire, lieu de la tenue du congrès et le musée qui s'y trouve, géré jusque-là par la wilaya de Tizi Ouzou, au profit de la wilaya de Béjaïa. Remontant sur les étapes de la préparation du congrès, son déroulement, les noms de tous les parti-cipants et la sécurité pendant sept jours pour déboucher sur une plate-forme considérée comme la base de l'Etat moderne algérien. «La révolution a connu grâce à ce congrès un nouveau souffle», affirme-t-il «la réorganisation de l'Armée de libération, la répartition du pays en zones, les résolutions du congrès, tout était passé en revue, avec ce rappel du rôle de Abane Ramdane, qui dit-il «a appelé toutes les forces politiques, les tendances religieuses, chrétienne, juive et musulmane à rejoindre la révolution. En véritable stratège, il n'a exclu personne» souligne-t-il encore précisant que «les instructions de Abane étaient très modernes». Reconnaissant l'erreur faite à l'égard de certains révolutionnaires, Ould Abbès dira qu' «il n'y a pas de révolution pure», allant jusqu'à citer le cas de Robespierre, en France. En procédant à la remise de la distinction au frère de feu Abane Ramdane, le secrétaire général du FLN annoncera que le prochain institut des cadres du parti qui sera lancé en octobre prochain sera baptisé du nom Abane Ramdane. Ould Abbès finira par réitérer le soutien de son parti au président de la République. La ville d'Ifri Ouzellaguen était hier la capitale de l'histoire récente de l'Algérie. Des milliers de visiteurs s'y sont rendus pour visiter la maisonnette où les héros de la Révolution algérienne se sont réunis un certain 20 août 1956. Après le premier secrétaire national du FFS avant-hier, c'était au tour de Ould Abbès de fouler le sol de ce lieu mythique. Les officiels, d'autres personnalités politiques, historiques, les intellectuels, jeunes et moins jeunes, sont attendus aujourd'hui pour le recueillement à la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d'honneur pour que l'Algérie recouvre son indépendance.