L'ampleur n'est pas aussi importante que l'an dernier, mais quelques cas ont quand même été enregistrés, notamment à Alger, Blida, Bordj Bou Arréridj, Annaba, Jijel et Oran. La viande bleue est de retour! L'Aïd 2018 n'a pas échappé au phénomène de putréfaction de la viande du mouton. En effet, des citoyens de plusieurs wilayas du pays, particulièrement Alger, Blida, Jijel, Bordj Bou Arréridj, Annaba et Oran, ont eu la désagréable surprise de voir leur «sacrifice» partir à la poubelle. Dès le lendemain, voire dès le soir de l'Aïd, leur viande a pourri prenant une couleur bleue et dégageant une odeur des plus nauséabondes. Un «remake» du scénario de 2017? Le docteur Mustapha Zebdi confirme ces cas, mais refuse de parler de «remake». Le président de l'Organisation algérienne pour la protection et l'orientation des consommateurs (Apoce) assure dans ce sens, que ce sont des «cas isolés». «Ce n'est pas la même ampleur que l'an dernier», a-t-il soutenu. «On parle de 2 à 3% de cas par rapport à 2017», a-t-il assuré. Pour lui, donc ce sont des cas «minimes». Il assure que 99% de ceux qui ont vu la viande de leurs moutons se putréfier ont acquis leurs bêtes dans des points de vente «anarchiques». «Ils n'ont pas respecté nos recommandations de n'acheter qu'au niveau des points de vente officiels. Les points de vente anarchique, qui ne respectent pas les règles d'engraissement, ne subissent aucun contrôle. Voilà le résultat!», peste-t-il. Mustapha Zebdi donne l'exemple d'un des membres de l'Apoce qui a été victime de la «viande bleue». «Il ne nous a pas écoutés, il a acheté au niveau d'un point de vente anarchique. Il aurait dû montrer l'exemple», rapporte-t-il. «Nous allons le punir...», plaisante-t-il. Pour le président de l'Apoce, la campagne de sensibilisation lancée par son association en partenariat avec la Fédération des éleveurs, a donné des résultats, en évitant que le scénario catastrophe de l'an dernier ne se répète. Il faut dire que l'Aïd passé, des milliers de moutons avaient été touchés par ce phénomène. La fête de l'Aïd s'était ainsi transformée en véritable cauchemar pour des milliers de foyers. Eux qui avaient payé rubis sur l'ongle leurs ovins ont dû les jeter à la poubelle, ne gardant que les yeux pour pleurer. Les services vétérinaires du ministère de la Santé avaient ouvert une enquête, tardant à communiquer les résultats. Il fallait attendre le 17 août dernier pour que la version officielle soit donnée, c'est-à-dire presque une année. Et c'est finalement la montagne qui a accouché d'une souris, puisque l'enquête n'a donné aucun résultat concret. Il a juste été «confirmé» que c'était dû au «dopage» des moutons. «L'engraissement rapide des bêtes en un temps très court est pour beaucoup dans cette détérioration de la viande», a déclaré le docteur El Hachemi Kaddour Karim, directeur des services vétérinaires (DSV) au sein de ce ministère. Par quels moyens ces moutons ont été dopéss? Quels sont les produits qui ont été utilisés? Le DSV assure que l'unique raison à ce phénomène est la non-maîtrise des techniques d'engraissement. «L'administration à l'ovin d'aliments riches en énergie en une période courte, sans lui donner le temps de la dépenser (énergie) fait que le corps de la bête ne supporte pas et avec des mauvaises conditions d'hygiène et de transport, la qualité de la viande est directement touchée», avait-il indiqué. Des explications vagues et non convaincantes. Ce n'est pas ces nouveaux cas qui vont dissiper les doutes...