Rien que pour l'achat des tabliers et des cartables, cela coûte une fortune aux faibles bourses L'éradication du commerce informel à Annaba n'a pas fait l'affaire des parents d'élèves. C'est le cas de le dire pour la wilaya de Annaba où les familles, après avoir été saignées à blanc par une série consécutive d'événements: Ramadhan, Aïd Et Fitr, vacances et Aïd El Adha entre autres. À peine sortis du tourbillon de l'achat du mouton de l'Aïd El Adha que les ménages se retrouvent nez à nez avec un nouveau dilemme qui ne trouvera de solution qu'après une ardoise bien remplie. La rentrée scolaire, cet invité indésirable revient chaque année avec son lot de dépenses. À deux jours de la rentrée, les magasins spécialisés font déjà le plein. Lors d'une virée aux différents marchés de Annaba, le constat est chatoyant. Des étals, colorés du rose et du bleu des tabliers. Si le rendez-vous est attendu impatiemment par les enfants, il ne l'est pas autant pour les parents. Rien que pour l'achat des tabliers et des cartables, cela coûte une fortune aux faibles bourses. Entre 850 et 180 DA le tablier, 1 950 et 5 000 DA le cartable, les parents ont peu de choix. «Je ne peux pas ne pas acheter à mon fils un nouveau tablier et un nouveau cartable, surtout qu'il fait sa 1ère entrée dans le moyen», nous dira cette maman qui, en dépit de sa bourse vidée, se dit se couper en quatre pour assurer à sa progéniture une scolarité adéquate. Côté fournitures scolaires, les prix sont de plus en plus inaccessibles. Bien que les vendeurs assurent qu'ils n'ont pas changé les prix par rapport à l'année précédente, les versions sont toutes autres pour les ménages. Ces derniers, avant même de prendre connaissance de la liste établie par l'établissement d'accueil, n'hésitent pas à acheter les fournitures de base, dans le but d'amortir un tant soit peu, les longues listes que devront demander les enseignants des différents paliers. Par ailleurs, et selon certains vendeurs de fournitures scolaires et libraires, la hausse des prix des fournitures scolaires est mise à l'actif de la timide production locale, qui est de meilleure qualité. Pour les produits importés de Turquie et d'Italie, également, même s'ils sont chers, les parents les préfèrent comparativement à ceux made in China. Accompagnés de leurs enfants, les parents scrutent la qualité et les prix des produits exposés. «Certes, c'est une lourde charge pour moi. Je suis fonctionnaire avec un salaire d'à peine 42 000 DA, mais je fais tout pour acheter des articles de qualité... j'ai puisé dans le fond de ma tirelire qui, apparemment, ne parviendra pas à couvrir les dépenses de la rentrée», s'est désolé Wahab, père de trois enfants tous scolarisés. Gérer cette situation n'est vraiment pas une sinécure. Entre tabliers, chaussures, cartables et fournitures scolaires, et leurs enfants qui leur mettent la pression, les chefs de familles ne savent plus à quel saint se vouer. «Moi je ne veux rien savoir, je leur ai offert la réussite au BEM, je mérite bien une belle tenue pour la rentrée», a lancé Imen en haussant les épaules. C'est pour dire que l'inconscience et le je m'en foutisme des enfants rend davantage difficile la tâche des parents. Jusqu'à hier, les marchés, les magasins, les librairies et les grandes surfaces n'ont pas désempli. Les parents et les enfants étaient à la recherche d'articles scolaires et d'habits neufs. Difficile équation à résoudre pour les parents n'ayant pas pu trouver la formule idoine pour parvenir à amortir cette autre saignée financière obligatoire.