L'Unesco veut contribuer à la reconstruction de l'Irak en lançant une initiative touchant les volets de la culture, de l'éducation et de la paix, a affirmé mardi dernier la directrice générale de cette organisation onusienne, Audrey Azoulay. «On veut contribuer à la reconstruction de l'Irak, en commençant par l'éducation et la culture, qui sont les conditions du rétablissement d'une paix durable et d'une réconciliation pouvant permettre le retour des réfugiés», a-t-elle indiqué dans une interview au journal Le Monde, précisant que l'initiative de l'Unesco vise la ville de Mossoul, délibérément détruite par l'organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique» (Daesh/EI). «On a choisi Mossoul, qui est un symbole de l'Irak dans sa diversité culturelle, intellectuelle et universitaire, et qui a été délibérément détruite», a-t-elle ajouté, exprimant la volonté de son institution de «participer à la reconstruction humaine, là où l'Unesco a une valeur ajoutée - le patrimoine culturel, l'éducation et la prévention de l'extrémisme - et avec le multilatéralisme qui nous caractérise». La DG de l'Unesco a estimé le coût de cette initiative à environ 200 millions de dollars (170 millions d'euros), soulignant une approche «pragmatique», projet par projet, «avec des actions concentrées presque essentiellement sur la vieille ville de Mossoul». «J'aimerais que des projets voient le jour dans quatre à cinq ans, mais il faudra des dizaines d'années pour atteindre nos objectifs», a-t-elle déclaré, indiquant que plus de 100 millions de dollars de contributions ont été déjà annoncées, dont la moitié d'entre elles ont été signées. «Nous sommes dans une phase avancée de négociations avec l'Union européenne pour des projets de reconstruction du patrimoine public et privé à Mossoul et à Bassora», a-t-elle ajouté, précisant que les Pays-Bas vont contribuer pour un programme de prévention de l'extrémisme dans les classes. «J'espère que nous allons prochainement pouvoir nous déployer dans d'autres villes d'Irak ou en Syrie, où les mêmes forts besoins s'expriment», a-t-elle dit, soulignant que pour la Syrie, l'Unesco est prête pour intervenir «massivement» à Palmyre, Alep et ailleurs. «Dès que les conditions seront réunies autour d'un règlement politique permettant le plein retour du système des Nations unies dans lequel nous nous inscrivons, nous serons prêts à intervenir massivement à Palmyre, à Alep et ailleurs», a-t-elle expliqué souhaitant un règlement de la situation dans ce pays «le plus rapidement possible».