La dette algérienne est-elle au menu de la réunion de la première commission mixte intergouvernementale algéro-russe? Certainement serions-nous amenés à dire. Si le communiqué gouvernemental parle «pudiquement», diplomatie oblige, d'une rencontre qui permettra de «dresser le bilan des relations» et «d'identifier de nouvelles actions de coopération» afin de booster la coopération bilatérale, il est légitime de se questionner sur la situation de l'endettement de l'Algérie envers la Russie. Dans cette optique, le même communiqué précise que les travaux de la commission mixte s'attelleront à «l'ensemble des questions en suspens avec, en tête, celle du paiement de la dette» qui reste impayée à ce jour. La dette algérienne, qui date des débuts de l'indépendance, est presque exclusivement militaire, ce qui expliquerait son caractère «secret». Aucun chiffre n'est en effet disponible et même l'ambassadeur russe, Vladimir Titorenko, lors d'une conférence de presse animée en mai dernier à Alger, n'avait soufflé mot sur cette coopération militaire qui engloberait l'essentiel de la dette algérienne. Concernant justement cette dette, il s'était contenté de dire: «Je n'ai pas de chiffres». Pour ce qui est de son éventuelle «suppression» ou de son «allègement» il avait, toutefois, laisser planer une telle possibilité motivée par la visite prochaine du président russe, Vladimir Poutine, en Algérie, laquelle doit justement s'effectuer début 2006. L'ambassadeur avait alors indiqué que cette question relevait «du ressort des ministres des Finances des deux pays». C'est là un point qui pourrait être à l'ordre du jour des conversations de Moscou lors de la visite de Medelci. Cette commission mixte, dont la dernière réunion date de plus de dix ans, est animée par une volonté politique manifeste de part et d'autre. La reconversion d'une partie de cette dette en investissements pourrait être négociée. Cette action permettra de repositionner la Russie et d'entrer de plain-pied dans le concert des investisseurs internationaux, européens et américains, qui se bousculent au portillon d'une Algérie qui se veut émergente. Il est vrai que cette volonté de coopérer a été quelque peu, sinon beaucoup, éméchée par une décennie fort «déstabilisatrice» en Algérie lors de la «décennie noire» tout comme en Russie qui a été témoin de la chute de l'empire soviétique. Les deux pays veulent se remettre au travail et donner la primauté à un dialogue constant pour remettre sur rails une coopération jadis prospère, dans le domaine technologique notamment.