Hormis l'énergie, d'autres questions régionales et internationales ont été au menu des discussions. Après l'absence de l'Algérie au Sommet du G8, placé sous le signe de la sécurité énergétique, que certains observateurs ont expliquée par la volonté mal dissimulée de la Russie, de monopoliser la commercialisation des produits énergétiques, les relations bilatérales entre l'Algérie et la Russie semblent renouer avec intensité. En visite officielle au pays de Staline, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Bedjaoui, a eu, ce vendredi, une activité intense d'une importance capitale avec ses homologues russes, M.Sergueï Lavrov, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, M.Igor Ivanov et le vice-Premier ministre, M.Sergueï Nuritckine. Cette visite traduit toute la volonté des deux pays de dissiper la brume qui a brouillé les relations entre deux nations liées par une longue tradition d'amitié et de coopération. Excepté le développement des relations bilatérales entre les deux pays, le chef de la diplomatie algérienne s'est entretenu avec ses homologues sur les questions internationales et régionales constituant l'épine dorsale de l'actualité internationale. «Les positions de la Russie et de l'Algérie envers les principaux problèmes internationaux et régionaux sont très proches, quand elles ne coïncident pas», a déclaré M.Poutine lors de sa visite en Algérie. Comme à chaque rencontre, M.Bedjaoui et ses interlocuteurs n'y sont pas allés par trente-six chemins pour exprimer leur satisfaction quant à l'évolution des relations de coopération et de dialogue politique existant entre les deux pays. Cette impulsion nouvelle qu'ont connue ces relations est le résultat des visites effectuées par les deux chefs de d'Etat, MM.Abdelaziz Bouteflika et Vladimir Poutine. La visite du maître du Kremlin à Alger, selon un bilan de la presse russe, a vu la signature de plusieurs documents, notamment un accord sur les rapports économiques, commerciaux et financiers sur l'annulation de la dette de l'Algérie vis-à-vis de la Russie, estimée à 4,737 milliards de dollars; soit près de 20% de la dette globale. Sur le plan militaire, le montant des contrats signés entre l'Algérie et la Russie se chiffre à 4,54 milliards de dollars. Plus de 90% des contrats portent sur de nouveaux matériels, sur la modernisation et la réparation des armements existants. Les deux parties réunies, ce vendredi à Moscou, se sont félicitées, précisons-le, de la densification des projets de coopération dans le secteur énergétique, de la réactivation de la commission mixte qui a tenu deux réunions en l'espace d'une année et du dynamisme qui sera insufflé au conseil bilatéral des hommes d'affaires. S'agissant des questions internationales et régionales figurant au menu des discussions entre M. Bedjaoui et les deux hauts responsables russes, la situation en Irak, le conflit israélo-palestinien et le processus de décolonisation au Sahara occidental ont pris la part du lion. Quant au dernier point, «la solution d'autonomie interne, préconisée par le Maroc, ne pourrait, en aucun cas, être avalisée par le conseil de sécurité sans heurter gravement la légalité internationale à laquelle l'ONU est fortement attachée», ont souligné les trois interlocuteurs. En perspective de la visite prochaine du Premier ministre russe, Michaël Fradkov, à Alger, le chef de la diplomatie algérienne ainsi que ses homologues russes ont inventorié plusieurs sujets dont celui du renforcement du cadre juridique bilatéral.