La France doit s'engager dans un travail de vérité sur son passé colonial. Une autre voix vient s'ajouter à toutes celles qui réclament, au sein même de l'hexagone, que la France reconnaisse ses crimes commis contre les Algériens durant la colonisation. En effet, le Mouvement français contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) estime que la France doit s'engager dans un travail de vérité sur son passé colonial, notamment en Algérie afin de «reconnaître et condamner les crimes de guerre commis sous son drapeau». Dans un communiqué diffusé et repris par l'APS, cette ONG française soutient que la France doit s'engager dans un travail d'examen de son histoire coloniale en procédant notamment à la modification de la loi de 1979 sur les archives pour permettre un accès aux documents relatifs à la guerre de Libération nationale. Le Mrap, concernant la loi du 23 février 2005 qui glorifie la colonisation et qui a soulevé un tollé en Algérie, réaffirme sa position en appelant les autorités françaises à abroger la loi votée par le Parlement français et initiée par les opposants de Jacques Chirac. Dans son communiqué, le Mouvement français contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples souhaite également que la France condamne «l'enrôlement de mineurs français musulmans pendant la guerre d'Algérie, en violation des conventions de Genève». La «sortie» de cette ONG intervient, faut-il le signaler, à quelques jours de la commémoration des tragiques événements du 17 octobre 1961 qui ont eu lieu à Paris. En effet, des milliers d'Algériens venus manifester pacifiquement contre un couvre-feu, avaient été systématiquement massacrés et jetés dans la Seine par la police dirigée par le préfet Maurice Papon. Nombre de manifestants n'ont pas été retrouvés à ce jour. Les autorités françaises estiment le nombre de morts lors des heurts entre 50 et 200, au moment où côté algérien, l'on avance un chiffre beaucoup plus important. En tout état de cause, ils étaient en ce 17 octobre 1961 des milliers d'Algériens (30.000 d'après la police française) à être réprimés dans le sang. Les images montrant les Algériens se faire massacrer par la police de Papon, ont marqué durant longtemps les consciences au sein même de la France. Des intellectuels, notamment des écrivains français avaient en ce temps-là dénoncé avec la plus grande rigueur la répression sanglante des manifestants sans défense. Longtemps occultée en France, la commémoration des événements tragiques du 17 octobre 1961 est finalement reconnue par les autorités françaises. A cet effet, des festivités commémoratives sont programmées demain lundi, notamment aux abords de la Seine où furent jetés et noyés beaucoup d'Algériens. Enfin, sur un autre chapitre, le Mouvement français contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples a vivement protesté avant-hier vendredi contre le projet d'installation d'un centre de rétention administrative à Martincourt (Meurthe-et-Moselle) pour immigrés en situation irrégulière et en instance d'expulsion. Le Mrap s'est élevé contre le fait que des crédits aient été trouvés pour la construction de ces centres de tri avant expulsion alors qu'au même temps les finances font cruellement défaut pour ce qui concerne le dispositif d'accueil des demandeurs d'asile.