Ce parti préfère aborder les prochaines élections en proposant à la classe politique et au gouvernement une charte d'honneur. La stratégie d'Ennahda sera rendue publique ultérieurement Dans la conférence de presse qu'il a organisée, hier, à l'hôtel El-Aurassi, le secrétaire général du mouvement Ennahda a indiqué que son parti se prépare lentement, mais sûrement aux prochaines consultations électorales. Mais au-delà des partis, «c'est le pays qui en compte le plus», a déclaré M.Adami. le référendum sur la Constitution, les législatives et les élections locales doivent avoir des buts à réaliser, dira le patron du mouvement. «Les élections participent d'une manière fondamentale à l'instauration d'un régime démocratique est pluraliste», ce qui renforcera selon lui l'Etat dans sa globalité. Elles visent sur un autre registre à réhabiliter le rôle des élections comme pratiques politiques, dans la définition de la carte politique. Il s'agit également de réussir «le rétablissement de la confiance du citoyen dans ses institutions». Voulant apparemment lancer un message, le SG du parti Ennahda a affirmé que la réussite du prochain rendez-vous électoral ne peut être possible sans le respect du caractère républicain et démocratique de l'Etat. Faisant toujours lecture de la charte des principes et d'honneur, le premier responsable de Ennahda soutient que la classe politique et les autorités se doivent de respecter le pluralisme politique, la liberté d'opinion et le respect de l'alternance au pouvoir. La charte qu'avait élaborée Ennahda depuis quelque temps n'a nullement l'ambition de traiter de toutes les questions liées aux élections. Sa publication par le SG constitue un signe de bonne volonté de la part du parti. Néanmoins, «la classe politique et le gouvernement peuvent alimenter le document» qui, a indiqué le premier responsable du mouvement, sera d'un grand appui pour des «élections saines en Algérie». Ainsi et au moment où Abdallah Djaballah déclare que son ex-parti «se vide au profit de son actuelle formation El-Islah», M.Adami préfère faire le serein en s'inquiétant plus du pays après les élections que de son propre parti. M.Adami, qui a été accusé de vouloir recycler les militants du FIS en prévision des prochaines législatives, a jugé utile de ne pas céder à la polémique. Pour les mêmes raisons, semble-t-il, le patron d'Ennahda ne s'est pas défendu contre les accusations dont son parti a été la cible après «l'utilisation politique des intempéries». Il est vrai que c'est le duo RND-FLN qui a tiré à boulets rouges sur Ennahda sans le citer. Par ailleurs, et à l'opposé de ses partenaires au sein de la coalition gouvernementale, il paraît que Ennahda est largement le moins préparé aux joutes électorales de l'année prochaine. Outre le silence radio observé par son leader, la base d'Ennahda est moins animée que les autres. A défaut donc de rendre compte des activités du parti et de la manière avec laquelle il compte affronter les élections, M.Adami s'est livré ce week-end à une vraie analyse de la situation qui prévaut dans le pays. D'emblée, s'agissant des accords d'association qu'ont paraphés les négociateurs algériens avec l'Union européenne, il affirmera que «par principe je ne peux pas m'opposer à cet accord eu égard à son aspect économique...». Pour Adami, l'Algérie ne possède pas d'autre alternative que de coopérer avec les Etats «pour instaurer un climat de sécurité et de développement». En revanche, le conférencier n'a pas caché sa préoccupation quant à l'élimination des barrières douanières et l'encouragement de l'importation sur le compte de la production nationale. Le patron du mouvement Ennahda reproche, aussi, au gouvernement de ne pas avoir associé les experts et les partenaires sociaux à la préparation de cet accord. Selon le SG de Ennahda, il aurait été plus méthodique de débattre les clauses des accords avec les partis politiques, les associations, les partenaires sociaux et les experts en la matière avant d'engager la signature de l'Algérie. Cela étant, M.Adami a fait remarquer que, de toutes les façons, «le partenariat entre les Etats est indispensable».