Dans une cassette vidéo, il a appelé les islamistes à frapper de nouveau les états-unis Alors que Kaboul a annoncé, hier, qu'il pourrait demander aux Américains d'arrêter les bombardements et que la crise indo-pakistanaise, qui gêne la traque américaine contre Oussama Ben Laden, menace de dégénérer en conflit, la diffusion intégrale, jeudi soir, par la chaîne Al-Jazira de la dernière cassette du chef suprême d'Al-Qaîda relance la polémique sur le sort de son auteur et alimente les spéculations sur sa dernière destination. Oussama Ben Laden qui, apparemment, n'a pas perdu ses capacités de résistance malgré les bombardements intensifs, défie, une nouvelle fois, la première puissance mondiale et ses alliés, en menaçant leurs intérêts économiques dans le monde. L'homme le plus recherché de la planète fait trembler l'Amérique et nargue les relais médiatiques en utilisant la même force destructrice que son adversaire: la communication. Dans une cassette vidéo d'une demi-heure, diffusée dans son intégralité par Al-Jazira, la seule télévision qui a osé défier les comités de censure américains, installés un peu partout dans le monde et qui imposent leur loi au nom de la lutte antiterroriste, Oussama Ben Laden a appelé les islamistes à frapper l'économie américaine par tous les moyens et défier les Etats-Unis dont il a prédit une fin proche. Il est certain que la diffusion de cette nouvelle cassette porte un sacré coup au moral de l'armée américaine, dont les commandos continuent toujours à fouiller, sans résultat, les montagnes de Tora Bora où le réseau Al-Qaîda disposait de grottes aménagées de plusieurs centaines de kilomètres où Ben Laden se promenait même à cheval. Cette nouvelle sortie médiatique du chef d'Al-Qaîda offre un démenti formel aux informations du secrétaire américain à la Défense américaine, Donald Rumsfeld, qui a indiqué avoir reçu six à douze informations différentes par jour, sur l'éventuelle mort de Ben Laden durant les bombardements. Des informations renforcées par la dernière attaque des avions B-52 où l'armée américaine avait utilisé des bombes de destruction massive, qui absorbaient l'oxygène dans les souterrains de Tora Bora. «Ben Laden ne sera jamais capturé vivant, il dispose en permanence d'une voie ouverte pour s'échapper», a affirmé, hier, le porte-parole du ministère afghan de la Défense, M.Habel. Ce même porte-parole avait affirmé que Ben Laden pourrait se trouver dans les montagnes de la frontière afghano-pakistanaise sous la protection d'un parti islamiste pakistanais, Jamiat ulema el Islam, dirigé par Moufane Fazfur Rahman. Mais ce dernier, tout comme un haut responsable du gouvernement, a indiqué que cette information était bonne à mettre à la poubelle. Reste que le scénario de la présence de Ben Laden au Pakistan est plus que probable. Car au vu des images de sa dernière cassette vidéo, on constate que le voile, placé en arrière-plan de Ben Laden, bouge constamment, ce qui explique l'existence d'un courant d'air léger et prouve que les images ont été tournées à l'extérieur et non pas à l'intérieur d'une grotte. Et sachant que tout mouvement de lumière et de chaleur (moteur, caméras, torche) était visible à l'observation satellitaire, ces images ne pouvaient être tournées en Afghanistan. Il n'est pas exclu, d'ailleurs, que l'attentat du 13 décembre contre le Parlement indien, qui a déclenché un conflit armé entre l'Inde et le Pakistan et fait déplacer plus de 50.000 soldats pakistanais de la frontière pakistano-afghane à la frontière indienne du Cachemire, soit l'oeuvre des éléments d'Oussama Ben Laden, pour rendre plus fluide la frontière et lui permettre de pénétrer facilement au Pakistan. Si c'était le cas, Ben Laden pourrait être prochainement localisé puisque le Pakistan dispose dans son réseau d'informations et de renseignements, des éléments capables d'infiltrer Al-Qaîda. Mais pour l'heure, Ben Laden, le gourou de la communication et de la guerre éclair, court toujours et reste toujours introuvable.