En ce mois de Ramadan, les Algériens fidèles à leurs habitudes culinaires, semblent ne pas être inquiétés outre mesure par la grippe aviaire dont la menace semble pourtant persistante sur l'ensemble de la planète. Ils continuent à normalement consommer de la volaille. Le fait est donc là ; le commerce du poulet se porte bien. Quoiqu'en pensent les hypocondriaques! Un simple tour dans l'Algérois permet d'en jauger le pouls fort réconfortant. Ainsi non loin de la salle Harcha, «Le Roi du poulet» trône sur toute la rue Abderahmane Laâla, des écriteaux flanqués à même la façade affichent 130 DA le kg. Son propriétaire, M.Fodili Mounir, affirme écouler entre quinze et vingt quintaux/jour de viandes blanches. Ce dernier qui dispose de son propre établissement d'abattage assure, en réponse à nos inquiétudes, que son cheptel est contrôlé par des vétérinaires. Il ajoute, comme pour exorciser la peur sous-jacente du virus de la grippe, que notre pays, gorgé de soleil est à l'abri de tout danger, naturellement! «A moins que des mains malfaisantes ne l'inocule à nos bêtes», comme pour faire allusion consciemment ou inconsciemment au scénario de l'arme bactériologique. Plus loin au quartier les Salambiers, une légère variation apparaît sur les prix des marchandises. Le «poulet plein» est cédé à 140 DA, le vidé à 190 DA alors que la dinde se laisse aborder dès le seuil des 120 DA et va jusqu'à 180 DA le kg. Aux Sources, l'établissement Aïch, géré de père en fils, propose son poulet à 170 DA, une baisse que l'on juge non encore spectaculaire. Selon le gérant, l'annonce de la grippe aviaire n'a eu aucune influence sur les prix et le négoce en général. «Les gens achètent» nous dit ce commerçant qui parle même d'une forte consommation. Son seul grief va vers certains détaillants sans scrupules qui n'hésitent pas à pénaliser le client en taxant fortement leurs marchandises à la vente. Ce dernier qui vend les deux kg de poulet à seulement 260 DA pointe du doigt ceux qui le renchérissent à plus de 370 DA au détriment du consommateur. Mais c'est à Aïn Naâdja que les prix s'envolent, il n'y est pas rare de trouver du poulet à 170 DA (plein) et à 245 DA (vidé) sur les étals, des prix qui frôlent souvent la barre des 500 DA, en fonction du poids. La viande de dinde y est à 260 DA. Soit des marges fortes, variant entre 80 et 100 DA que s'accordent les marchands. A Hussein Dey, Avicolat, entreprise spécialisée dans la vente des produits avicoles, affiche une enseigne de «must du poulet» son personnel rassure. Des packs de poulets sont consentis, en fonction du poids, à partir de 230 DA. L'accueil y est chaleureux et vous fait oublier toutes les phobies liées au spectre du terrible virus H5 N1.