La lutte antiterroriste est menée avec d'autant plus de rigueur que le Gspc tente actuellement une percée à l'est et au centre du pays. Le nouveau massacre de cinq militaires perpétré par le Gspc dans la région de Bouira (là où des informations fantaisistes plaçaient Hassan Hattab en position de «trêviste») intervient deux jours après l'assassinat de deux policiers à Aïn Bessam, toujours dans la wilaya de Bouira, et à quelques jours de la mise en application des textes portant sur la réconciliation nationale et l'extinction des poursuites judiciaires contre les repentis. Si le flux des repentis se fait au compte-gouttes, la guerre bat son plein. D'un côté, les dirigeants du Gspc tentent de faire du forcing en vue de récupérer des armes sur le corps de leurs cibles (militaires, policiers, gendarmes et GLD) tout en dissuadant les éléments du groupe salafiste les plus favorables à la trêve, et d'un autre côté, l'armée continue de mener la lutte antiterroriste avec toute la rigueur exigée. La formule militaire en vigueur reste: «Mener la lutte contre le terrorisme comme si la réconciliation n'existait pas, et négocier la reddition des groupes armés comme si la lutte antiterroriste n'existait pas.» Les ratissages militaires sont menés aussi bien à Chlef, Boumerdès, Tizi Ouzou, les Babors, Tablat, Médéa et Blida qu'à l'est du pays et au Sud, notamment le pourtour du djebel Boukhil. C'est ainsi que cinq islamistes ont été tués, il y a deux jours, dans un accrochage à Draâ El Mizan, au sud de Tizi Ouzou. Deux jours auparavant, et lors d'un ratissage mené dans la région de Tiberkanine, près d'Aïn Defla, trois islamistes ont été tués au lieudit El Kerma, alors que la veille, deux personnes, un militaire et un gérant de café, ont été tuées dans la localité d'Oum Ketita, au nord de Skikda, par un important groupe armé affilié au Gspc, qui a investi le village à la faveur des veillées du mois de Ramadan. A la fin de la première semaine du mois d'octobre, Saïda, située à l'ouest du pays, connaissait le premier accrochage meurtrier. L'opération de ratissage menée par l'armée algérienne s'était soldée par la mort de trois islamistes d'un groupe local, certainement affilié aux Houmât Eddaâwa Es-Salafiya, et d'un GLD. La lutte antiterroriste est menée avec d'autant plus de rigueur que le Gspc tente actuellement une percée à l'est et au centre du pays, après avoir rejeté l'offre de paix, estimant que l'Algérie «n'a pas besoin d'une charte pour la paix, mais d'une charte pour l'islam», selon son communiqué diffusé le 27 septembre dernier, soit deux jours avant le référendum pour le projet de charte pour la paix en Algérie. Cette crainte des services de sécurité se traduit par un quadrillage rigoureux des grands axes routiers, des centres urbains de la capitale et à la périphérie des grandes villes. La police renforce son dispositif, pour la seule capitale, de 5000 éléments supplémentaires, dont une bonne partie ne se contente pas de points de contrôle fixes, mais s'insinuent dans les marchés, les points de vente et les places publiques. Le mois sacré du Ramadan est considéré comme une période propice au djihad dans la littérature interne des groupes armés, et il n'y a qu'à faire un tour du côté de Larbaâ, Tablat, Bouzegza, Zemmouri ou Dellys pour être renseigné sur la volonté affichée par les responsables militaires de vouloir déjouer toute nouvelle tentative d'incursion des éléments du Gspc, la plus importante organisation terroriste en activité dans les centres urbains.