Cela fait plusieurs semaines qu'il prépare sa tournée nationale. Méticuleux et perfectionniste, il le répète inlassablement à la Maison de la culture de Dély Brahim. Nous avons été le témoin privilégié d'une de ces répetes intimes, pour ne pas dire avoir bénéficié d'un concert en privé en live ! Dans cet entretien, Allaoua parle de sa tournée, revient sur son succès fulgurant, son parcours et son amour pour la musique, le seul «truc» qu'il sait faire, nous avouera-t-il en apparté. L'Expression: Allaoua, vous êtes actuellement en pleine préparation d'une tournée nationale ; peut-on en savoir plus? Allaoua: Comme d'habitude, j'aime bien, avant d'animer un quelconque gala, faire des répétitions afin d'apporter quelque chose de bon au public, que ce soit au niveau des intros que des finishs. Tout doit être réglé. Il y a beaucoup de travail autour. Je voudrais que les gens quand ils viennent aux concerts se rendent compte que c'est du beau travail qui les attend. Comment pourriez-vous expliquer votre succès fulgurant qui est arrivé brusquement ces dernières années, alors que vous n'avez que 25 ans? Le succès n'est pas arrivé cette année mais par étape. Cela fait 5 ans que «A Baba Cheikh» est sorti. Après, il y a eu d'autres albums qui ont plus ou moins marché mais pas autant que «A Baba Cheikh». Il y a eu par ailleurs, «Andala» jusqu'à cette année avec le tube «Allo tricité», et ce, 2 ans après. Moi, je crois à la chance. J'aime travailler et bien faire la chose, peaufiner un album convenablement et me donner à fond. Mais parfois, il ne marche pas... Comment vous est venue l'idée du duo avec Lotfi Double Canon? L'idée n'est pas d'aujourd'hui mais elle est venue depuis que j'ai découvert Lotfi. D'ailleurs, je l'apprécie beaucoup. On peut dire que j'en suis un très grand fan. J'aime bien ce qu'il fait. On s'est rencontrés, on est devenus amis et on s'est entendu pour faire un duo. On peut dire que Alloua est le porte-voix de la nouvelle génération de chanteurs de «yel» comme dirait Takfarinas. Vous-même partagez-vous cet avis? «Yel» est le genre de musique que Takfarinas a nommé à sa façon. Ceci dit, il n' y a pas un seul chanteur kabyle qui n'ait pas chanté le mot «Yalalal». D'ailleurs, moi-même, je possède plusieurs chansons où ce refrain est omniprésent. Tak a appelé ce style de musique ainsi car elle est bâtie sur le «yel». On dit aussi que cela englobe tous les styles de la chanson kabyle. Avec notre langue, on peut interpréter du chaâbi kabyle, chanter de l'occidental kabyle, du folklore kabyle... Quels sont les sujets qui touchent Allaoua et qu'il se plaît à aborder dans ses chansons? Franchement, dans chaque album, il faut que je parle de la cause berbère même de façon abstraite, il faut que j'en fasse allusion. J'aborde d'autres sujets aussi tels la maman, la maladie plus récemment, les sujets ce n'est pas un problème pour moi. Je chante même des chansons d'amour. Un peu de tout quoi. Allaoua s'est marié l'été dernier...un petit mot là-dessus? Par rapport aux fans? Hamdoulilah. Au contraire, le succès n'a pas diminué. Au contraire, il me semble que le succès a augmenté cette année. J'ai l'impression d'être en force, comparé aux années précédentes malgré les anciens succès. En dépit du fait que je me suis marié, je sens que cette année est la bonne. On verra après la tournée si le public est au rendez-vous ou pas ! (sourire). Allaoua se prend-il pour une «star»? Par rapport à Nedjma ou star tout court? Non, je ne me vois pas encore star. Sincèrement, pas encore. Un dernier mot, peut-être pour vos fans? Que pourrais-je leur dire? Je leur dirais que c'est grâce à eux que j'ai été à la hauteur. Je les remercie infiniment et je dis à ceux qui m'aiment que je les aime et à ceux qui ne m'aiment pas que je les aime aussi. Je suis toujours en préparation de quelque chose de nouveau qui j'espère plaira à mon public que j'aime. O. H.