Le thé d'Ania est une fiction de 90 mn adaptée du roman Le sommeil du mimosa de Amine Zaoui. Le film Le Thé d'Ania, du réalisateur, critique de cinéma et journaliste algérien Saïd Ould-Khelifa, a obtenu le prix du public lors des 10es Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais. C'est ce qu'ont annoncé les organisateurs de cette manifestation cinématographique qui s'est déroulée, du 8 au 16 du mois en cours, à Villefranche-sur-saône, en France. «En récompensant ce long métrage singulier, représentant à merveille «L'Autre Cinéma» que les «Rencontres en Beaujolais» cherchent depuis toujours à promouvoir, le jury remet en lumière un film qui poursuit une carrière honnête auprès du public», soulignent les organisateurs des 10es Rencontres du cinéma francophone. Adapté d'après le roman Le sommeil du mimosa, de Amin Zaoui, Le thé d'Ania, une fiction de 90 mn, a été réalisé en 2004 et sortie, en Algérie, en mars 2005. Il s'articule autour du personnage principal, Mehdi (Miloud Khetib) écrivain à Alger et dont le comportement dépressif rappelle, d'une manière récurrente, que «durant la décennie noire, nul n'était à l'abri de la violence terroriste». Mehdi est également fonctionnaire dans un service communal algérois chargé des décès. Le relevé statistique des victimes du terrorisme lui paraissait macabre, martelant sa conscience et rythmant, au fil des nuits, son cauchemar. Il l'amène à se terrer dans la solitude de sa chambre où il écrit une chronique sur des feuilles qu'il épingle comme du linge à sécher. Son égoprofond se défoule également à travers des bribes de phrases interrogatives, écrites sur les murs de cette chambre-prison où, régulièrement, il reçoit un plateau de thé offert par sa voisine Ania (Ariane Ascaride), fille de pieds-noirs, enseignante restée en Algérie parce que, dit-elle, c'est sa «terre natale». Le jury de spectateurs des 10es Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais, organisées par l'association L'Autre Cinéma et le cinéma Les 400 coups, était présidé par le critique de cinéma et écrivain suisse Freddy Buache. Ce dernier, fondateur et ancien directeur de la cinémathèque de Suisse, critique de cinéma, spécialiste de G.W. Pabst, est sans conteste l'une des personnalités les plus éminentes du monde cinéphile helvétique. D'autre part, cette manifestation cinématographique a vu la participation de nombre de réalisateurs, comédiens, scénaristes ou producteurs et la présentation d'une vingtaine de films représentant plusieurs pays. Outre Le thé d'Ania, étaient à l'affiche des films de «gros calibres» tels Gabrielle de Patrice Chéreau, Entre ses mains de Anne Fontaine, Zaïna, Cavalière de l'Atlas de Boualem Guerdjou, La Maison de Nina de Richard Dembo, etc. «Depuis dix ans, la fréquentation du public n'a cessé d'augmenter -plus de 20% entre 2003 et 2004 - et près de 120 réalisateurs, comédiens, scénaristes ou producteurs, des plus confirmés aux débutants prometteurs, sont venus aux Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais», précisent les organisateurs. L'événement a donné lieu à d'autres rencontres, dont une exposition consacrée aux 10 ans des Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais. Par ailleurs, concernant le Prix du Public, il a été inspiré de la formule du Prix du Livre Inter organisé par France Inter, un prix est décerné par un jury de spectateurs, au meilleur long métrage de fiction ou documentaire. Ce jury, constitué de huit spectateurs cinéphiles amateurs, est présidé par un professionnel. Cette année, les jurés sont choisis parmi les personnes qui ont postulé par un courrier de motivation indiquant leur goût en matière de cinéma.