Il était et demeure l'écrivain au roman unique, reconnu de tous ses pairs... Aujourd'hui, dimanche, il fera exactement vingt-neuf ans depuis que nous a quittés le monstre sacré de la littérature algérienne francophone, le poète, romancier et dramaturge Kateb Yacine, mort le 29 octobre 1989. Kateb Yacine, faut-il le rappeler, était et demeure l'écrivain au roman unique, reconnu de tous ses pairs. L'auteur de l'inimitable «Nedjma» a eu droit hier et aujourd'hui à Tizi Ouzou à un grand hommage qui lui a été rendu par la direction de la culture à la bibliothèque principale de lecture publique. A cette occasion, un riche programme a été concocté pour revisiter les différentes facettes de l'auteur du «Polygone étoilé». En plus des expositions, plusieurs conférences-débats et des tables-rondes témoignages ont été animées par des chercheurs et des auteurs sur l'oeuvre romanesque, poétique et théâtrale de Kateb Yacine. Lors de la cérémonie d'ouverture de cet hommage rendu à l'un de nos plus grands écrivains francophones, hier matin, Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, a rappelé que c'est avec une grande émotion que nous commémorons le 29ème anniversaire de la disparition de l'une des figures emblématiques de la littérature algérienne, maghrébine, voire internationale: Kateb Yacine. «Comme à son habitude, Tizi Ouzou rend hommage chaque année à ce grand écrivain-dramaturge et patriote Kateb Yacine que nul d'entre nous ne peut oublier.» La même responsable a rappelé que Kateb Yacine a été l'un des précurseurs de la littérature maghrébine rédigée en français, et du théâtre algérien joué en langue arabe populaire. «Kateb Yacine est connu pour l'amour fulgurant qu'il éprouvait pour son pays avec toute sa diversité culturelle et linguistique; la terre de ses aïeux, chacun de ses vers, demeure une illustration, une empreinte concrète à travers lesquelles il ne cesse de revendiquer cet amour. Et c'est justement pour cela que nous avons choisi le thème de ces journées qui lui sont dédiées.» Le thème de ces journées d'étude et d'évocation est: «Kateb Yacine et la terre des ancêtres.» Après la cérémonie d'ouverture, les présents ont visité les différents stands de l'exposition illustrant le parcours de Kateb Yacine notamment ses livres, des articles de journaux et de revues, des manuscrits et autres brouillons, etc. L'universitaire Mohamed Lakhdar Maougal a aussi marqué de sa présence l'événement en dédicaçant ses livres en marge de sa conférence. En outre, plusieurs conférences ont été animées dans la matinée ayant toutes trait à l'oeuvre de Kateb Yacine avec la participation des professeurs d'université Aïni Bettouche, El Hadi Boukerche, Mohamed Lakhdar Maougal, Fatima-Malika Boukhelou, Rabah Boucetta et Boussad Saim. Tous les intervenants ont insisté sur la place de choix que détient Kateb Yacine aux côtés des monuments de la littérature algérienne d'expression française comme Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Rachid Boudjedra, Assia Djebar, Malek Haddad... Il y a lieu de souligner qu'en guise de clôture, aujourd'hui à partir de 14 heures, le public aura droit, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, à une présentation pour adultes intitulée «Raconte-moi Nedjma», animée par El Hadi Boukerche, enseignant des arts dramatiques à Bordj El Kiffan. Elle sera suivie par un spectacle de mise en scène autour de l'oeuvre de Kateb Yacine «Nedjma» et qui sera animée par les étudiants de l'Ismas (Institut national des arts dramatiques) de Bordj El Kiffan. Enfin, le programme prévoit la présentation de «Tawrent n tiharci», une adaptation, en kabyle, de la pièce théâtrale «La poudre d'intelligence», réalisée par les membres de l'association des activités de jeunes de Yakouren.